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sont également éternelles. C’est à quoi nous (levons donner tous nos soins et toute notre attention, afin d’éviter les unes et d’acquérir les autres. Des biens terrestres, quelle utilité peut-il nous en revenir ? Ils sont aujourd’hui, demain ils s’envoleront ; aujourd’hui c’est une belle fleur, demain une poussière que le Vent disperse ; aujourd’hui un feu allumé, demain une cendre éteinte. Mais les biens spirituels ne sont pas de même nature. Toujours ils sont beaux, toujours ils sont fleuris, et chaque jour ils deviennent plus brillants. Jamais ces richesses ne périssent, jamais elles ne nous sont enlevées, jamais elles ne tarissent, elles ne nous causent point d’inquiétude, elles ne nous attirent jamais l’envie et la calomnie, elles ne ruinent point le corps, elles ne corrompent point l’âme, elles n’excitent point la jalousie ou l’envie : maux qui sont attachés aux richesses temporelles. La gloire spirituelle n’inspire ni orgueil, ni insolence, elle n’enfle point le cœur, jamais elle ne cesse, jamais fille ne s’obscurcit. La paix et les délices du ciel sont éternelles : toujours constantes, toujours immortelles, elles n’ont ni bornés ni fin. Je vous en conjure, mes chers frères, aspirons à cette vie ; si nous la désirons, notes ne ferons aucun cas des choses présentes ; au contraire ; nous les mépriserons, nous en rirons. Si quelqu’un nous appelle à fa cour, ce qu’on regarde comme un grand bonheur, soutenus et animés de l’espérance des biens éternels ; nous refuserons d’y aller : car ce prétendu bonheur paraît vil et méprisable à une âme prévenue de l’amour des choses célestes. En effet, tout ce qui doit finir n’est point tant à désirer. Ce qui a une fin, ce qui est aujourd’hui et ne sera plus demain, quelque grand qu’il paraisse, est au fond très-petit et très-méprisable. Ne recherchons donc pas les biens qui périssent et s’évanouissent, mais ceux qui demeurent éternellement, afin que nous puissions les obtenir, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par qui et avec qui gloire soit au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XLV.


ILS LUI DIRENT : QUE FERONS-NOUS, POUR FAIRE DES ŒUVRES DE DIEU ? – JÉSUS LEUR RÉPONDIT L’ŒUVRE DE DIEU EST QUE VOUS CROYIEZ EN CELUI QU’IL A ENVOYÉ. – ILS LUI DIRENT : QUEL MIRACLE DONC FAITES-VOUS, AFIN QUE LE VOYANT NOUS VOUS CROYIONS ? QUE FAITES-VOUS D’EXTRAORDINAIRE ? » (VERS. 28, 29)

ANALYSE.

  • 1. La gourmandise est la ruine de l’âme.
  • 2. Le pain de vie, ce que c’est.
  • 3. La foi et la grue sont nécessaires pour le salut. – Jésus-Christ parle souvent de résurrection, pourquoi.
  • 4. S’entretenir souvent de la résurrection, pour s’exciter à fuir le mal et à faire le bien. – Combien est salutaire la pensée des jugements de Dieu : l’avoir toujours présente, c’est le frein le plus fort et le plus efficace pour réprimer les passions. – Tous comparaîtront au tribunal de Jésus-Christ, les méchants et les bons, pour y recevoir tous selon leurs œuvres ; les uns plus de honte, les autres plus de gloire. – Ce qui est visible est passager ; ce qui est invisible est éternel. – La résurrection et le jugement détruisent le destin. – Rien n’arrive par une fatale nécessité, rien au hasard. – Ne rien oublier pour expier ici ses fautes et ses péchés. – La résurrection et le jugement sont certains : les gens sans foi, les incrédules seront traités comme ils le furent au, temps du déluge et de Loth. – La fin du monde surprendra les hommes. – Preuves de la résurrection et du jugement dernier.


1. Rien de plus honteux, rien de pire que la gourmandise : elle épaissit, elle hébète l’esprit et rend l’âme charnelle ; elle ne lui permet pas de voir, elle ; l’aveugle. Remarquer, mes