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vous, ô homme, que la fin n’est pas proche, que cette prédiction de saint Paul est encore loin de son accomplissement ? Comme ce n’est pas le dernier jour que nous disons être la fin de l’année, mais aussi le dernier mois, quoiqu’il soit de trente jours ; de même, quand il s’agit d’un si grand nombre d’années, un espace de quatre cents années peut être appelé la fin. Quoi qu’il en soit, dès lors l’apôtre a prédit la fin du monde.
Modérons-nous donc, changeons de vie, complaisons-nous dans la crainte de Dieu. Car dans le temps même où nous aurons le plus de confiance, lorsque nous y penserons le moins et que nous ne nous y attendrons pas, c’est alors que tout à coup le Seigneur arrivera. Voilà de quoi Jésus-Christ nous avertit, en disant : « Il arrivera, à la consommation de ce siècle, ce qui arriva au temps de Noé et au temps de Loth ». (Mt. 24,37) Saint Paul nous le prédit de même : « Lorsqu’ils diront » : Nous voici en « paix » et en « sûreté, ils se trouveront surpris tout d’un coup d’une ruine imprévue, comme l’est une femme grosse des douleurs de l’enfantement ». (1Thes. 5,3) Qu’est-ce que cela veut dire, des douleurs d’une femme grosse ? Souvent les femmes grosses, au moment où elles jouent, dînent, sont au bain, se promènent sur la place publique, né pensent à rien moins qu’à ce qui va leur arriver, se trouvent subitement attaquées des douleurs de l’enfantement : puis donc que nous sommes également menacés d’être surpris, tenons-nous toujours prêts. On ne nous dira pas toujours ces choses, nous n’aurons pas toujours la même faculté, « Qui est celui », dit l’Écriture, « qui vous louera dans l’enfer ? » (Ps. 6,5) Faisons donc pénitence en ce monde, afin que Dieu ait, pitié de nous au jour futur, et que nous obtenions le pardon entier de nos péchés. Je le demande pour nous tous, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui soit la gloire et l’empire, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XXXV.


LES SAMARITAINS ÉTANT DONC VENUS LE TROUVER, LE PRIÈRENT DE DEMEURER CHEZ EUX, ET IL Y DEMEURA DEUX JOURS. – ET IL Y EN EUT BEAUCOUP, PLUS QUI CRURENT EN LUI, POUR L’AVOIR ENTENDU PARLER. – DE SORTE QU’ILS DISAIENT A CETTE FEMME : CE N’EST PLUS SUR CE QUE VOUS NOUS EN AVEZ DIT QUE NOUS CROYONS EN LUI, CAR NOUS L’AVONS OUÏ NOUS-MÊMES, ET NOUS SAVONS QU’IL EST VRAIMENT LE CHRIST, SAUVEUR DU MONDE. – DEUX JOURS APRÈS IL SORTIT DE CE LIEU, ET S’EN ALLA EN GALILÉE. (VERS. 40, 41, 42, 43, JUSQU’AU VERS. 53)

ANALYSE.

  • 1. Plus docile à la grâce que les Juifs, les Samaritains confessent, après avoir seulement vu et entendu Jésus-Christ, qu’il est le sauveur du monde.
  • 2. Guérison du fils d’un officier de la cour d’Hérode.
  • 3. Ne point demander à Dieu des miracles, ou des gages de sa puissance. – Louer et aimer Dieu dans l’une et l’autre fortune : dans la joie et dans les afflictions ; dans la santé et dans la maladie : et souffrir tout pour son amour.


1. Il n’est rien de pire que l’envie et la jalousie. Rien n’est plus dangereux que la vaine gloire : elle corrompt le plus souvent tout le bien que l’on fait. Les Juifs en sont un exemple. Avec de plus grandes connaissances que les Samaritains, grâce aux prophètes qui les