Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 8, 1865.djvu/142

Cette page n’a pas encore été corrigée

nous ne cessons pas d’y marcher, si nous employons tout notre temps et tous nos soins à ces pratiques, non seulement nous laverons nos péchés passés, mais nous amasserons aussi de grands trésors pour l’autre monde. Car nous ne donnerons point de prise au diable, nous ne nous laisserons aller ni à la paresse, ni à une pernicieuse curiosité. Car le démon met à profit ces occasions, entre autres, pour susciter les folles recherches et les controverses dangereuses, une fois qu’il nous a surpris dans l’oisiveté et dans la mollesse, et qu’il nous voit négliger la vertu. Mais nous, soyons attentifs à lui fermer cette entrée, veillons et soyons sobres, afin qu’après nous être donné quelques petites peines dans cette vie qui est si courte, nous jouissions des biens immortels pendant toute l’éternité, par la grâce et pat la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par qui et avec qui soit la gloire au Père et au Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE VIII.

CELUI-LÀ ÉTAIT LA VRAIE LUMIÈRE, QUI ILLUMINE TOUT HOMME VENANT EN CE MONDE. (JUSQU’AU VERSET 9)

ANALYSE.

  • 1. Pourquoi Jésus-Christ, vraie lumière, n’illumine pas tous les hommes.
  • 2. Réponses aux questions des gentils. Que faisait Jésus-Christ avant son avènement, etc. ? – On ne peut s’attacher aux choses de la terre, et rechercher comme il faut celles du ciel. – Grande différence entre les serviteurs de Jésus-Christ, et les serviteurs de l’argent.— Servir Dieu qui récompense magnifiquement.


1. Je reprends le texte de mon dernier sermon : car rien n’empêche, mes frères, d’examiner les mêmes paroles, puisque l’exposition des dogmes, auxquels nous nous arrêtâmes, ne nous permit pas de vous expliquer tout ce dont on vous avait fait la lecture. Où sont donc ceux qui disent que le Fils n’est pas vrai Dieu ? C’est pourtant lui qui est appelé la vraie lumière, et ailleurs la vérité même, la vie même. Mais nous approfondirons davantage ces paroles, et nous les expliquerons plus clairement, lorsque nous y serons arrivés.
Maintenant, et avant de passer outre, il est nécessaire d’examiner les paroles de mon texte, et de les expliquer à votre charité. Je dis donc : si le Fils illumine tout homme venant en ce inonde, comment y a-t-il tant d’hommes qui ne sont point illuminés ? car tous ne croient pas en Jésus-Christ, tous ne lui rendent pas le culte qui lui est dû. Comment donc illumine-t-il tout homme ? il l’illumine autant qu’il est en lui. Mais si quelques-uns ferment de plein gré les yeux de leur âme, pour ne point recevoir les rayons de cette lumière, et demeurent dans les ténèbres, il ne faut pas s’en prendre à la nature de la lumière, mais à la malignité de ceux qui se privent volontairement de ce don ; car la grâce est répandue dans tous : elle ne rejette ni le Juif ni le gentil, ni le barbare, ni le scythe, ni le libre, ni l’esclave (Col. 3,2), ni l’homme, ni la femme, ni le vieux, ni le jeune, mais elle les reçoit tous également, et les appelle tous sans distinction. C’est pourquoi ceux qui ne veulent pas profiter d’un si grand bienfait, ne doivent imputer leur aveuglement qu’à eux-mêmes ; la porte est ouverte à tout le monde, personne