Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 8, 1865.djvu/124

Cette page n’a pas encore été corrigée

cherchons aucune gloire de la part des hommes, ni de vous, ni d’aucun autre ! » (1Thes. 2,6) Qui est plus riche que celui qui, n’ayant rien, possède tout ? car lorsque nous ne nous assujettirons pas aux richesses, comme je viens de le dire, alors nous les posséderons, alors elles nous seront données avec profusion. Si nous voulons donc acquérir la gloire, fuyons-la : c’est de cette sorte qu’en gardant les commandements de Dieu, nous pourrons obtenir les biens présents et lesbiens futurs, par la grâce de Jésus-Christ, avec qui gloire soit au Père et au Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE IV.


AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE, ET LE VERBE ÉTAIT DIEU. (VERSET 1)

ANALYSE.

  • 1. Pourquoi, lorsque les antres évangélistes ont commencé l’histoire du Fils de Dieu par son incarnation, saint Jean se contente-t-il d’un mot sur ce sujet ? – Paul de Samosate, petit esprit qui rampe à terre.
  • 2. Le Verbe, ce qu’il est.
  • 3. Le saint Docteur réfute cette objection des hérétiques que le Fils est, appelé Θεός, Dieu, sans article.
  • 4 et 5. Jésus-Christ a souffert et est mort pour nous délivrer de l’idolâtrie. – Rendre à la créature le culte qui n’est dû qu’au Créateur, extrême injustice.— La foi et la doctrine inutile !: au salut, si la vie et les mœurs sont corrompues.— Éteindre promptement la colère. – Les hommes louent ou blâment, selon qu’ils aiment ou qu’ils haïssent : belle peinture d’un homme en colère.— Contre ceux qui observent scrupuleusement les heures et les temps.


1. Les maîtres ne chargent pas tout d’abord d’une infinité de connaissances les enfants qu’on leur donne à élever ; ce n’est pas tout à la fois qu’ils leur donnent leurs instructions, mais peu à peu : ils leur répètent souvent les mêmes choses pour les inculquer plus facilement dans leur mémoire ils se gardent bien de les effrayer au commencement par de trop longues leçons, qu’ils ne pourraient point retenir : ils craindraient qu’ils ne vinssent à se décourager et à s’endormir en présence du nombre et de la difficulté des matières qu’ils devraient s’assimiler. Je suivrai cet exemple et cette méthode, j’adoucirai votre travail, mes frères, je rendrai votre peine légère : peu à peu, et par petites portions, je vous distribuerai ce qu’on nous sert sur cette sainte table, et de cette manière je le ferai entrer dans votre esprit et dans votre cœur. Voilà pourquoi je vais reprendre encore les paroles de mon texte, non pour vous redire les mêmes choses, mais pour suppléer à ce que j’ai omis. Commençons donc, rappelons les paroles que j’ai dites au commencement de mes discours : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu ». Pourquoi les autres évangélistes, ayant commencé leur Évangile par l’Incarnation de Jésus-Christ (car saint Matthieu commence ainsi : « Le Livre de la génération de Jésus-Christ, Fils de David » ; saint Luc entre en matière par l’histoire de « Marie », et saint Marc rapporte presque les mêmes choses, commençant par l’histoire de Jean-Baptiste) ; pourquoi, dis-je, saint Jean se contente-t-il d’un mot sur ce sujet : « Et le Verbe s’est fait chair », et passant sous silence tout le reste, sa conception, son enfantement, sa croissance, son éducation, arrive-t-il aussitôt à sa génération éternelle ? Vous m’en demandez la raison ? Je vais vous l’expliquer sur-le-champ.
Comme les autres évangélistes s’étaient beaucoup