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avoir de la passion pour les richesses, être colère, mordre et regimber, ce n’est pas d’un homme, mais d’une bête : or, chaque bête, pour ainsi dire, a les passions de son espèce mais l’homme qui a éteint en lui-même la lumière de la raison, et abandonné la manière de vivre que Dieu lui a prescrite, tombe sous le joug de toutes les passions : ce n’est plus une bête, c’est un monstre informe et bizarre qui n’a pas même l’excuse de la nature ; car toute sa méchanceté vient de son libre arbitre et de sa volonté.
Mais à Dieu ne plaise que nous concevions jamais une telle idée de l’Église de Jésus-Christ ! nous avons une meilleure opinion de vous, et de votre salut (Héb. 6,9), mes très chers frères, mais plus elle est grande et forte chez nous, cette bonne opinion, moins aussi cesserons-nous de vous mettre en garde par nos discours, afin qu’après que vous serez parvenus au comble des plus éminentes vertus, vous acquériez l’héritage qui nous est promis. Puissions-nous tous en être gratifiés, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par qui et avec qui la gloire soit au Père et au Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles ! Ainsi soit-il.

HOMÉLIE III.


AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE. (VERSET 1)

ANALYSE.

  • 1. Consacrer au Seigneur un des sept jours de la semaine. – Quelle éducation il faut donner, à la jeunesse.
  • 2. Sentiment des hérétiques anoméens sur le Verbe.
  • 3. et 4. Preuves de l’éternité du Verbe.
  • 5. et 6. Contre la vaine gloire. – Maux qu’elle produit. – On lui sacrifie ses richesses. – On imagine tout, on fait tout pour plaire au peuple. – Belle définition du peuple. – La gloire du peuplé n’est point une vraie gloire. – Cas qu’on doit faire de la multitude. – Ne chercher que Dieu seul pour spectateur et pour panégyriste des bonnes œuvres que l’on fait..


1. Il serait à présent inutile de vous exhorter à être assidus et attentifs aux sermons, tant vous êtes empressés de mettre à profit ma dernière exhortation. Ce concours, cette persévérance à rester debout, cette ardeur, cet empressement à venir occuper les places les plus proches de la chaire, d’où vous pouvez plus facilement entendre ma voix ; cette constance à ne point sortir d’ici jusqu’à ce que tout soit fini, quoique vous y soyez bien à l’étroit, et fort gênés, ces acclamations, ces applaudissements, tout en un mot, montre visiblement et la ferveur de votre âme, et l’attention de votre esprit : voilà pourquoi il serait superflu de vous parler davantage sur ce sujet : mais il est à propos de vous dire, et il importe même de vous avertir de persévérer dans le même esprit, et non seulement d’apporter ici ce zèle et cette affection, mais encore de vous entretenir dans vos maisons de ce que vous avez entendu au sermon : le mari avec sa femme, le père avec son fils : que chacun dise ce qu’il a retenu et interroge les autres : que tous, à tour de rôle, apportent au trésor commun leur contribution.
Et ne me dites point qu’il n’est pas temps encore d’occuper les enfants de ces choses ; car je vous répondrai que non seulement il leur serait nécessaire d’en faire leur, étude, mai, aussi leur unique occupation. Toutefois, je ne