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représentations encore plus obscènes ; et vous iriez voir des infâmes échanger des soufflets sur la scène ! Comment pourrez-vous vous purifier, après vous être vautré dans un bourbier si immonde ? Est-il nécessaire de faire ici le détail de toutes ces indécences ? Dans ces lieux tout est ris dissolus, tout est infamie, tout est injure atroce, tout est traits satyriques, tout est débauche, tout est perdition. Je vous le dis, et je vous le déclare à vous tous : qu’aucun de ceux qui participent à cette table, n’aille corrompre son âme à ces spectacles pernicieux. Tout ce qui s’y dit, tout ce qui s’y fait est pompe de Satan.
Vous tous qui avez été initiés à nos saints mystères, vous savez à quelles conditions nous vous avons reçus, et ce que vous nous avez promis, ou plutôt à Jésus-Christ, puisque c’est lui-même qui vous initie : vous savez ce que vous lui avez dit, quelle parole vous lui avez donnée sur les pompes de Satan, comment vous avez renoncé et à Satan et à ses anges ; et vous avez promis de n’y point retourner ? Celui donc qui viole ces promesses a infiniment à craindre de se rendre indigne de ces mystères. Ne voyez-vous pas qu’à la cour ce ne sont pas ceux qui ont commis des fautes dans leurs charges, mais ceux qui s’en sont acquittés avec honneur, qu’on élève aux premières dignités, qu’on fait entrer au conseil du roi, et que l’on met au rang de ses amis ? Il nous est venu du ciel un ambassadeur, que Dieu nous envoie lui-même pour nous parler de choses très-importantes et très-nécessaires. Mais vous, sans vous mettre en peine de savoir ce qu’il vous veut, ou ce qu’il a à vous dire, vous courez aux spectacles écouter des bouffons. Une telle conduite ne mérite-t-elle pas les foudres et toute la colère du ciel ? Car, comme il n’est pas permis de participer à la table des démons, il ne l’est pas non plus d’assister à ces démoniaques assemblées, ni de se présenter vêtu d’un habit sale à cette table magnifique, couverte de toutes sortes de mets exquis, que Dieu a dressée lui-même, et dont la vertu est si grande, qu’elle élève tout d’un coup dans le ciel ceux qui y participent, si toutefois ils sont attentifs et vigilants. Oui, certes, celui qu’enchante constamment cette divine parole, ne reste pas sur cette terre vile et abjecte : il prend des ailes, il s’envole, il entre dans la sublime et céleste région, où il jouit de ses biens immenses, desquels puissions-nous tous entrer cri possession, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par qui et avec qui gloire soit au Père et au Saint-Esprit, aujourd’hui et toujours, et dans tous les siècles des siècles ! Ainsi soit-il.