pénétrera les paraboles et leur sens mystérieux. » (Prov. 1,6) La comparaison s’appelle aussi parabole : « Il leur proposa une autre parabole, en disant : Le royaume des cieux est semblable à un homme qui avait « semé de bon grain dans son champ. » (Mt. 13,24) On dit aussi qu’il y a parabole quand on parle par figures : « Fils de l’homme, dis-leur cette parabole : un grand aigle à la vaste envergure. » (Ez. 16,1, 3) Par l’aigle c’est le roi qu’on désigne. La parabole est encore une figure et une image comme le montre saint Paul par ces paroles : « C’est par la foi qu’Abraham offrit Isaac, lorsque Dieu le voulut tenter ; car c’était son fils unique qu’il offrait, celui qui avait reçu les promesses de Dieu. C’est pourquoi il le recouvra en parabole (Héb. 11,17,19) », c’est-à-dire en figure et en image (de la résurrection).
3. Que vient donc faire ici la parabole ? Il me parait bon de vous l’expliquer. Si le Prophète se sert d’un langage énigmatique et difficile à entendre, n’en soyez pas troublés : il agit ainsi pour éveiller l’auditeur, car souvent une trop grande facilité énerve l’attention, et voilà pourquoi il parle par paraboles. D’ailleurs le Christ parlait souvent par paraboles, puis il les expliquait à ses disciples quand il était seul avec eux. La parabole sert à faire distinguer celui qui est digne de celui qui ne l’est pas celui qui est digne en effet cherche à trouver le sens des paroles qu’on lui adresse, celui qui est indigne passe à côté et les néglige. C’est ce qui arrivait alors. Les difficultés que contenaient les paraboles imaginées par le Christ ne réveillaient pas l’esprit des Juifs, et ne les amenaient pas à lui faire des questions, tellement ils écoutaient peu ce qu’il leur disait. Cependant il y a de quoi éveiller l’esprit de recherche, là où l’on peut distinguer une esquisse. C’est ce que faisait alors Jésus-Christ, et il parlait par paraboles, pour exciter les Juifs et les réveiller de leur engourdissement et de leur assoupissement ; mais ils n’en étaient pas plus attentifs, tandis que ses disciples s’attachaient à lui quoiqu’ils ne comprissent pas, et restaient à ses côtés précisément parce qu’ils ne comprenaient pas. Aussi, quand il était seul avec eux, leur expliquait-il ses paraboles. Voilà ce qui fait dire au Psalmiste : « Je prêterai l’oreille pour entendre la parabole ; je découvrirai sur la harpe ce que j’ai à proposer. » Ce qu’il veut proposer est une question obscure et énigmatique, c’est ainsi qu’il dit ailleurs : « Je vous parlerai en énigmes de ce qui s’est fait depuis la création du monde. » (Ps. 77,2) Voilà pourquoi il annonce qu’il proférera des paroles de sagesse, car il est plein de confiance dans la révélation divine ; voilà pourquoi il dit : « Je découvrirai sur la harpe ce que j’ai à vous proposer », afin de montrer que sa doctrine lui a été inspirée par le Saint-Esprit, et qu’elle lui vient d’en haut, et voilà pourquoi il présente ses conseils sous forme de chant, afin de donner plus de douceur à ses paroles.
Voyez-vous quel est son exorde ? Il a convoqué toute la terre, il a exclu l’inégalité qui règne ici-bas, il nous a fait ressouvenir de notre nature, il a rabattu notre orgueil, il a promis de dire quelque chose des grand et de généreux, il a déclaré que ses paroles ne lui appartenaient point, qu’il n’était que l’écho de Celui qui règne dans les cieux, il nous a fait entendre que son langage serait très-obscur, afin de nous rendre plus attentifs : il a promis de ne nous enseigner que des principes de sagesse inspirés par le Saint-Esprit, et qu’il n’avait cessé de méditer. Écoutons-le donc, et ne soyons pas inattentifs. Car si sa parole est sage, qu’il s’agisse de parabole ou de question à deviner, il faut que notre intelligence se tienne en éveil. Quel est donc ce conseil, quelle est cette question, quelle est cette parabole, quelle est cette sagesse qui lui vient d’en haut ? « Quel sujet aurai-je de craindre au jour mauvais ? « (6). » Un autre : « aux jours du méchant », ce que le syriaque, rend parce mot « Rha. Ce sera si je me trouve enveloppé dans l’iniquité de mon talon. » Un autre : « de mes pas. » Ce que le texte hébreu rend par « Aon acoubbei isoubboundi. » Voyez-vous comme il présente sa question, son exigence, combien son langage est obscur et mystérieux ? Mais, si vous le voulez bien, sachons d’abord ce qu’il entend par ce jour mauvais. Que désigne ordinairement l’Écriture par ce jour mauvais ? Elle désigne le jour des malheurs, le jour des châtiments, le jour des épreuves. C’est aussi ce que le Psalmiste dit ailleurs : « Heureux celui qui a l’intelligence du pauvre et de l’indigent ! Dieu le sauvera au jour mauvais. » (Ps. 40,1) Le jour mauvais, c’est ce jour terrible, redoutable, ou on fera le compte des péchés. Avez-vous vu d’abord les limites précises posées par cette philosophie venue
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