Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/574

Cette page n’a pas encore été corrigée

t’exaucera et tu garderas la pureté de tes mains. » (XXII, 2 et suiv) Troisième réponse de Job à Eliphaz : « Mes mains ont fait l’aumône, et sa main s’est appesantie sur ma douleur. Les ténèbres m’ont environné de toutes parts. » (XXIII, 2,17) Les impies n’ont point connu de bornes ; ils ont contraint un grand nombre à dormir dépouilles de leurs vêtements. Pour eux, les plantes sortiront desséchées de la terre, car ils se sont emparés des biens de l’orphelin. » (XXIV, 2 et suiv) Baldad insiste pour la troisième fois : « Celui qui a fait toutes choses. réside au plus haut des cieux. Que nul ne pense qu’il y a des délais pour les brigands de la mer. Comment l’homme sera-t-il juste devant le Seigneur, puisque l’homme n’est que poussière et le fils de l’homme un vermisseau? » (XXVI, 2 et suiv).

Troisième réponse de Job à Baldad : « A qui viendras-tu en aide ou qui suivras-tu ? N’est-ce pas Celui qui est le plus puissant ? L’enfer n’a point de voiles devant lui. Il a suspendu la terre dans le vide ; il a enchaîné l’eau dans les nuages. D’un mot il a mis à mort le dragon rebelle. » (XXVI, 2 et suiv)

Sophar renonce à rien ajouter pour la troisième fois et les deux autres gardent le silence, n’ayant rien à dire, puisque Job soutient qu’il est juste, et celui-ci commence un nouveau discours sur le même sujet, ses amis l’écoutant et en tirant profit. « Le Seigneur est vivant, dit-il, lui qui m’a jugé, et c’est le Tout-Puissant qui a rempli mon âme d’amertume. Tant qu’un souffle de vie restera en moi et que l’Esprit divin sera dans mes narines, mes lèvres ne proféreront rien d’injuste. Je vous apprendrai ce qui repose entre les mains du Seigneur. Vous-mêmes savez que vous ajoutez les choses vaines aux, choses vaines. Le parcage de l’homme impie sera celui-ci devant le Seigneur : ses fils, quelque nombreux qu’ils soient, seront réservés au glaive et nul n’aura compassion de leurs veuves. (XXVII, 2 et suiv) Si l’impie ramasse l’argent comme la terre, sait-il quel est le lieu où il se forme ? quel est l’endroit où l’or est distillé ? Le fer vient de la terre et l’airain est taillé comme la pierre. Mon œil, dit-il, a vu tout ce qui est précieux. Mais où se trouve la sagesse ? L’abîme dit : elle n’est pas en moi ; et la mer répond : elle n’est pas avec moi. Appelle la sagesse au-dessus de toutes les choses les plus chères. La topaze de l’Éthiopie ne peut lui être comparée ; l’or le plus pur ne peut lui être assimilé. Le Seigneur lui-même dirige ses voies. Il voit tout ce qui est sous le ciel, il connaît les choses qui sont sur la terre, le séjour des vents et la mesure des eaux. Il dit à l’homme : voici que le culte de Dieu est la sagesse. » (XXVII, 16 ; XXVIII, 2 et suiv)

Les trois amis de Job continuant de se taire ; il ajoute : « Qui me donnera de revoir le temps de mes premiers jours, dans lesquels le Seigneur était mon gardien, lorsque son flambeau brillait sur ma tête, lorsque je m’avançais le matin dans la cité et que mon siège était disposé sur la place publique. J’ai sauvé le pauvre de la main des puissants. La bénédiction de ceux qui périssaient est venue sur moi. J’étais l’œil de l’aveugle, le pied du boiteux, le protecteur de ceux qui avaient besoin d’aide. J’ai brisé la mâchoire des hommes injustes, et j’ai enlevé leurs rapines qu’ils retenaient avec les dents. Comme la terre aride reçoit la pluie, ainsi ils écoutaient mes discours. J’étais comme un roi au milieu de ses guerriers. (XX, 2 et suiv) Les fils des insensés, ceux dont le nom est sans honneur ont fait de moi un amusement et un objet de dérision. Ils ne m’ont pas épargné et m’ont craché à la face. Ils m’ont traité comme la fange ; ma portion a été la poussière et la cendre. Vous m’avez frappé, Seigneur, d’une main puissante ; je suis devenu le frère des dragons[1], l’égal des oiseaux de nuit. (XXX, 8 et suiv) Si mon cœur a suivi la femme d’un autre, que ma femme aussi plaise à mon prochain. Car, c’est une ardeur indomptable qui porte l’homme à souiller la femme du prochain. Si j’ai méprisé celui qui périssait dans sa nudité, si je ne l’ai point couvert, si ses épaules n’ont point été réchauffées par la toison de mes troupeaux, que mon épaule soit séparée de l’os auquel elle est attachée. Si je me suis réjoui de la ruine de mes ennemis et si mon tueur a dit : c’est bien, que mon oreille entende la malédiction qui retombe sur moi. Si je n’ai pas rendu à mon débiteur son obligation sans en rien retenir, si la terre gémit contre moi, qu’elle me rende au lieu du blé l’ortie. » (XXXI, 9 et suiv)

  1. Seirenondans le grec. La Vulgate dit : frater draconum. (XXX, 29)