Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/505

Cette page n’a pas encore été corrigée

HOMÉLIE SUR CETTE PAROLE APOSTOLIQUE : SACHEZ QUE DANS LES DERNIERS JOURS IL Y AURA DES TEMPS REDOUTABLES. (II TIM. 3,1)

AVERTISSEMENT ET ANALYSE.


Cette homélie tirée du manuscrit 559 de la bibliothèque du Vatican, paraîtra authentique à quiconque n’est pas étranger aux ouvrages de saint Jean Chrysostome. Le style, l’expression, les idées, tout a bien sa marque. Il la prononça après avoir été retenu chez lui quelques jours par sa santé ; il n’était pas encore guéri que son amour pour les fidèles le ramenait déjà à l’église : il le dit lui-même au commencement et surtout à la fin de son discours. Comme il a été souvent malade, nous ne pouvons guère savoir à quelle époque il prononça ce discours, ni si ce fut à Antioche ou à Constantinople. Cependant le début même où il avoue combien il a peu l’expérience de la prédication semble indiquer que ce fut à Antioche.

  • 1. Il remercie les fidèles de leur attention ; ils en seront récompensés par la vue des choses nuisibles.
  • 2. En effet, les yeux de la foi voient les choses invisibles : exemple d’Abraham, exemple contraire aux Juifs !
  • 3. Que faut-il donc voir dans le texte du jour ? – Ces paroles prouvent d’abord la sollicitude de saint Paul et de tous les apôtres pour les hommes dans le présent et dans l’avenir.
  • 4. Autre exemple de cette sollicitude chez saint Pierre.
  • 5. Pourquoi saint Paul annonce-t-il ainsi à ses disciples, et sans préciser le temps, un danger futur ?
  • 6. C’est afin que les hommes se tiennent toujours sur leurs gardes, mais en même temps pour ne pas les effrayer, il rappelle qu’après lui l’Esprit-Saint leur restera, et il les supplie de se souvenir de lui-même et de son exemple. – Le Christ avertit de même ses disciples de malheurs qui n’arriveront qu’après eux. – Il faut donc que l’homme se tienne toujours prêt à comparaître devant Dieu.
  • 7. La faiblesse de la santé de Chrysostome l’oblige de se taire, mais il est heureux d’être revenu au milieu de son troupeau.


1. Je suis faible, et pauvre, et sans expérience de la parole ; mais quand je jette les yeux sur cette assemblée, j’oublie ma faiblesse, je ne cognais plus ma pauvreté, je n’ai plus conscience de mon incapacité, tant est grande la tyrannie de votre charité. Aussi ai-je plus d’empressement que ceux qui vivent dans l’abondance à vous offrir ma table frugale. C’est vous-mêmes qui m’inspirez cette libéralité, vous dont l’attention ardente réveille ceux qui se laissent aller, vous qui dévorez mes paroles et demeurez suspendus à mes lèvres. De même que les petits de l’hirondelle, lorsqu’ils voient leur mère voler vers eux, se penchent hors du nid et tendent leur cou, pour recevoir d’elle leur nourriture ; de même, les yeux attachés sans cesse sur moi, tandis que je parle, vous recevez l’enseignement que vous apporte ma bouche, et avant même que les mots ne sortent de mes lèvres, votre pensée les saisit. Qui donc ne nous féliciterait, vous et moi, de ce que je parle « à des oreilles qui entendent ? » (Sir. 25,9) Le travail nous est commun, commune aussi sera la couronne, commun le profit,