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HOMÉLIE SUR CETTE PAROLE DU PROPHÈTE : MOI, LE SEIGNEUR DIEU, J’AI FAIT LA LUMIÈRE ET LES TÉNÈBRES, FAISANT LA PAIX ET CRÉANT LES MAUX. (Is 45,7)


AVERTISSEMENT ET ANALYSE.

On ne sait si cette homélie a été prononcée à Antioche ou à Constantinople. Tillemont penche pour Constantinople, sur cet unique fondement que Chrysostome parait, en cette occasion, avoir parlé après un autre prédicateur. – Retrouvée dans la bibliothèque du duc de Bavière, cette homélie a été traduite en latin par Fronton du Duc.

  • 1. Magnificence et harmonie de la création.
  • 2. Que le monde rend hommage au Créateur par la bouche de l’homme.
  • 3. Distinction entre les biens, les maux, les choses indifférentes.
  • 4. La richesse et la pauvreté, la santé et la maladie, la vie et la mort, la joie et la peine : choses indifférentes.
  • 5. La vertu et le vice, seul bien et seul mal, au sens absolu du mot.
  • 6. Prétendus maux qui n’en sont point en réalité. Lutte des prophètes contre les faux prophètes.
  • 7. En quel sens doivent être prises les paroles du Prophète. Exhortation morale.


1. Elle est courte, cette parole ; mais c’est une délicieuse source de miel, d’un miel dont on ne se dégoûte jamais. Le miel d’ici-bas finit par blaser notre palais, et corrompre notre goût. Mais le miel de la doctrine demeure en réserve dans notre conscience, pour nous procurer une joie perpétuelle, et nous acheminer à l’immortalité. L’un est composé avec le suc des plantes, les rayons de l’autre proviennent des divines Écritures. Vous venez de vous en nourrir, grâce aux excellentes paroles de Celui que vous venez d’entendre : et votre docilité a couronné ses efforts : il a fait voir la force de la charité, la noblesse de la foi. C’est à notre tour maintenant, d’apporter tout notre zèle à vous offrir le repas accoutumé. Car nous sommes bienheureux de voir que la magnificence des jeux qui se célèbrent ne vous ait pas empêchés d’accourir en foule auprès de nous. Mettons-nous donc, nous aussi, en dépense, pour faire circuler parmi vous non la coupe d’où l’ivresse jaillit, mais celle qui donne la sagesse. Tel est, en effet, le vin des Écritures, tels sont les mets de ce festin : ils n’engraissent point la chair. Si nous parlons ainsi, ce n’est point pour ravaler la chair, mais bien pour proclamer l’excellence de l’âme : ce n’est pas l’usage que nous rejetons, c’est l’abus que nous voulons réprimer. Telle doit être notre philosophie, à nous, pour ne pas