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par les prodiges accomplis qu’il a surtout glorifié son peuple. « Ils se réjouiront dans le lieu de leur repos. » Ces paroles expriment la plénitude de la sécurité, la plénitude de la paix, la plénitude de la joie, la plénitude de la félicité. Et ce que dit le Palmiste, c’est pour faire savoir aux Israélites qu’ils ne doivent rien à leurs armes, rien à leur force particulière ; qu’ils doivent tout au secours de Dieu et qu’il importe de le conquérir par l’humilité et par la douceur. « Les louanges de Dieu seront toujours dans leur bouche, et ils auront, dans leurs mains, des épées à deux tranchants, pour exercer la vengeance du Seigneur sur les nations et ses châtiments sur les peuples (6, 7). » Il s’agit ici d’une guerre à faire par les cantiques chantés en chœur ; s’ils chantent, s’ils font entendre leurs hymnes, ils s’assureront la victoire. « Les louanges de Dieu », ce sont les hymnes, les psaumes, les actions de grâces ; voilà pourquoi, au lieu de louanges, un autre interprète dit : « Les hymnes. « Pour exercer la vengeance du Seigneur sur les nations et ses châtiments sur les peuples. » Qu’est-ce à dire ? C’est que leurs vainqueurs ne cessaient de les outrager ; or le Seigneur promet à son peuple de repousser, par la force des événements, les outrages de ces ennemis ; de leur montrer, par les événements mènes, que ce n’est pas à la faiblesse du Dieu des Israélites, mais aux péchés de son peuple, qu’ils ont dû leurs victoires. Quand tes Israélites eurent été suffisamment punis, il suffit d’un signe du Dieu de bonté, pour opérer, en faveur de son peuple, un admirable changement. Et maintenant, voyez l’insigne victoire ! le Psalmiste ajoute en effet : « Pour mettre leurs rois à la chaîne, et les plus nobles d’entre eux, dans les fers (8). » Voyez-vous l’excès de la puissance ? Ils n’ont pas seulement chassé, repoussé les ennemis loin d’eux ; mais ils les ont faits prisonniers, ils les ont traînés à leur suite, manifestant par tous ces événements la puissance de Dieu. « Pour exécuter sur eux le jugement qui est inscrit (9). » Qu’est-ce à dire : « Le jugement qui est inscrit ? » Cela veut dire, à découvert, manifeste, avéré, qu’il est impossible d’oublier. Tel est en effet le caractère des œuvres de Dieu, la grandeur ; l’excellence de ses miracles s’étend dans toute la durée des siècles. Telle sera donc, dit le Psalmiste, la victoire, tel sera le trophée, qu’il sera pour tous manifeste, à découvert, comme l’inscription d’une colonne, indestructible à jamais. Telle est la gloire réservée à tous ses saints. Quelle est cette gloire ? D’avoir vaincu, ou plutôt, ce n’est pas simplement d’avoir vaincu, mais d’avoir vaincu de cette manière, par le bras de Dieu, par le secours d’en haut. Et maintenant, voyez comme ici encore, il ne se lasse pas de parler des saints, excitant ainsi les fidèles à la pratique et au zèle de la vertu. Quant à moi, je ne crois pas qu’il entende par gloire, la victoire seulement, mais les louanges, les hymnes, les cantiques ; il rappelle dans toutes ces paroles, que ceux qui louent le Seigneur recevront un grand accroissement de gloire et deviendront plus illustres, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartiennent la gloire et l’empire, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.