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vous encore ici la plénitude de sa puissance, qui s’exerce de deux manières, c’est-à-dire qui élève les humbles, et qui abaisse les arrogants ? et non seulement il les abaisse, mais il les abaisse profondément, ce que marque cette expression, « jusqu’en terre. » « Chantez les louanges du Seigneur en le confessant (7). » Autre texte : « Énumérez. » Donc, après avoir dit les merveilles de Dieu, il invite de nouveau à le célébrer. « Chantez les louanges du Seigneur, en le confessant », c’est-à-dire, en lui rendant des actions de grâce avec un grand zèle. « Publiez avec la harpe la gloire de notre Dieu. » Un autre texte : « Avec la lyre. C’est lui qui couvre le ciel de nuées et qui prépare la pluie pour la terre (8) », De peur qu’un être dépourvu de sentiment n’aille dire ici : Et que me font à moi les choses célestes ? le Psalmiste s’est empressé d’ajouter ce qui concerne les besoins de l’homme ; il montre tout de suite pourquoi Dieu couvre le ciel de nuées. C’est pour toi, dit-il, pour te préparer la pluie ; et la pluie c’est pour toi, pour faire pousser les herbes à ton usage. Et maintenant, voyez la sagesse du Psalmiste ! Il a dit les biens accordés à tous en général et dont l’abondance est faite pour fermer la bouche à l’impie. Car si telle est la munificence de Dieu pour les infidèles, s’il rassemble pour eux les nuées, s’il verse la pluie, s’il active la fertilité de la terre ; à bien plus forte raison fera-t-il de même pour vous qui vous appelez son peuple.
« Qui produit l’herbe sur les montagnes. » Voyez la grandeur de la Providence ! Ce n’est pas seulement dans les terres labourées, mais sur les montagnes, que la table est richement servie pour les bêtes de somme, qui ont été créées, afin de nous servir. Et le Psalmiste ajoute : « Qui donne aux bêtes la nourriture qui leur est propre et nourrit les petits des corbeaux qui invoquent son secours (9). » Il exprime ici un autre caractère de cette munificence, qui ne nourrit pas seulement les bêtes de somme au service de l’homme, mais de plus les autres animaux. « Les petits des corbeaux », dit-il, « qui invoquent son secours. » Eh bien ! si les bêtes, les bêtes sauvages, celles qui rendent le moins de services à l’homme, sont l’objet d’une si grande providence, à combien plus forte raison, cette providence s’occupera-t-elle des hommes, des hommes qui la célèbrent par des hymnes et des cantiques de louanges ! Ajoutez encore des hommes que Dieu a appelés son peuple particulier et sa portion. Ce n’est pas tout, les Israélites étaient faibles, sans armes, dépouillés de tout ; pour prévenir le trouble de leurs esprits, voyez le Psalmiste, quel soin il prend de corriger leur faiblesse ; écoutez ses paroles : « Il n’aime point qu’on se fie à la force du cheval, ni que l’homme s’assure sur la force de ses jambes. Le Seigneur met son plaisir en ceux qui le craignent et en ceux qui espèrent en sa miséricorde (10, 11). » Un autre texte : « Qui attendent sa miséricorde. » Si telles sont, dit-il, vos dispositions, la crainte, la parfaite espérance en lui, vous vous attirerez sa bienveillance, et, quand vous l’aurez conquise, vous serez plus forts que tous ceux qui ont des chevaux et des armes. On ne demande donc de vous qu’une seule chose. Ne vous plaignez pas, ne vous troublez pas, mais attendez sa miséricorde. Car voilà surtout ce qui constitue l’espérance, attendre ce qu’on ne reçoit pas aussitôt, attendre avec confiance sans jamais se décourager. Et le Psalmiste a raison de dire : « En sa miséricorde », car les Israélites ne pouvaient pas se fier en leurs couvres ; et pourtant, dit-il, quoique les événements nous aient trahis, espérez en sa miséricorde, vous obtiendrez les effets de sa providence et son secours. Puissions-nous tous les ressentir, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartiennent la gloire et la puissance, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.