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au châtiment, jusqu’au supplice : « Pour moi, je suis seul jusqu’à ce que je passe. » Autre texte : « Ensemble avec moi, jusqu’à ce que je passe ; » autre texte : « Concentré en moi-même ; » c’est-à-dire, je suis un tout compacte, bien uni, non dispersé ; si vous voulez, comme l’entendent les Septante, loin des méchants, pur de tout commerce avec eux, et comme vivant seul, ce qui est la plus haute vertu. Et maintenant, ce n’est pas pour lui la conduite d’un, de deux ou de trois jours, mais de sa vie tout entière. Voilà le mur inexpugnable, voilà la forteresse ; c’est là ce qui fait grandir la vertu, fuir les méchantes, se ramasser sur soi-même, et se tenir ainsi replié tant que dure la vie, et, loin des corrupteurs, vivre dans la solitude. La solitude ne consiste pas à être seul ; elle réside dans l’âme, que possède l’amour et le zèle de la sagesse. C’est ainsi qu’au milieu des villes, des places publiques, de tous les bourdonnements du dehors, on peut être des hommes de solitude lorsqu’on fuit les assemblées corrompues, lorsqu’on se joint aux assemblées des justes. Voilà la route où l’on ne bronche pas. Donc, que celui qui est propre à corriger les autres, vive avec ceux qui sont capables de recevoir le remède, et les rende meilleurs ; que le faible s’enfuie loin des méchants, afin de n’en souffrir aucun dommage. C’est ainsi que la vie présente se passera polir lui dans la sécurité, dans la sûreté, et qu’il obtiendra les biens à venir. Puissions-nous tous les posséder, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartiennent la gloire et l’empire, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


EXPLICATION DU PSAUME CXLI.


1. « J’AI ÉLEVÉ MA VOIX POUR CRIER VERS LE SEIGNEUR. J’AI ÉLEVÉ MA VOIX POUR PRIER LE SEIGNEUR. »

ANALYSE.

  • 1. L’affliction produit deux effets salutaires : elle nous rend plus vigilants ; elle fait que Dieu nous exauce.
  • 2. Les malheureux trouvent peu d’hommes qui les assistent. Le diable tend ses pièges jusque sur le chemin de la vertu. Dieu ne punit jamais les péchés autant qu’ils le méritent.

3 La patience dans les afflictions est méritoire.
1. Vous voyez son habitude constante ; c’est toujours ainsi qu’il commence. Avez-vous remarqué cette répétition : « J’ai élevé ma voix, j’ai élevé ma voix ? » Ce n’est pas, sans dessein ; cette répétition a pour but de nous apprendre deux qualités de la prière, l’allégresse