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EXPLICATION DU PSAUME XLI.


« DE MÊME QUE LE CERF ASPIRE APRÈS LES SOURCES (2). » POURQUOI LES PSAUMES ONT ÉTÉ INTRODUITS ICI-BAS, ET POURQUOI ON ASSOCIE LE CHANT A LEURS PAROLES. – DE LA LONGANIMITÉ DE DIEU.

ANALYSE.


L’homélie sur le psaume XLI fut prononcée à Antioche, l’an 387, après le mois de septembre, entre le septième et le huitième discours contre les Juifs.

  • 1. L’orateur sacré doit prendre en main tantôt la harpe de David, tantôt l’arme de la controverse. L’effet de la musique est grand sur les âmes, voilà pourquoi Dieu fait chanter les psaumes, c’est afin que les âmes suivent sans effort le sens des paroles sacrées.
  • 2. L’orateur conseille de chanter des psaumes pendant les repas, pendant les promenades en tout temps, en tout lieu.
  • 3. Du gémissement de l’esprit ; ce que c’est. Que nous pouvons aimer Dieu sans le voir. Trois choses donnent naissance à l’amour.
  • 4-6. Les bienfaits de Dieu envers nous.
  • 7. Exhortation.


1. Lorsque nous vous parlions l’autre jour de Melchisédech, vous étiez surpris de la Longueur de nos paroles ; et moi j’étais surpris du zèle et de l’intelligence avec lesquels vous écoutiez, et de cette attention avec laquelle vous nous avez suivi, jusqu’au bout, malgré les proportions que prenait notre discours d’autant qu’il n’était pas seulement de longue haleine, mais qu’il offrait aussi de grandes difficultés. Mais ni sa longueur ni ses difficultés n’ont mis en défaut votre zèle. Eh bien ! en récompense de votre peine d’alors, nous allons aujourd’hui vous faire assister à un entretien plus simple. En effet, il ne faut, ni tendre sans cesse l’esprit de ses auditeurs, lequel ne tarde pas à se rompre de fatigue, ni toujours lui laisser du relâche et desserrer son frein, car alors il redevient paresseux. Il faut donc varier la forme de l’enseignement, et discourir tantôt sur le ton de la fête, tantôt, sur celui de la controverse et de la lutte. Je vous disais dans les dernières circonstances que lorsque les loups venaient assaillir le troupeau, les pasteurs laissaient là leur chalumeau, et s’armaient de la fronde : eh bien ! maintenant que les fêtes judaïques sont passées, car il n’y a pas de loups plus acharnés que les Juifs, laissons de côté la fronde, et retournons à nos chalumeaux ; faisons trêve aux discours militants, et servons-nous d’un langage plus simple, prenant en main la harpe de David, et vous proposant pour sujet ce verset de psaume que nous avons tous chanté, aujourd’hui. Ce verset, le voici : « De même que le cerf aspire après les sources, ainsi mon âme soupire après vous, mon Dieu. »
Mais il faut dire auparavant pourquoi le psaume a été introduit parmi les hommes, et pourquoi ces prophéties se récitent plus particulièrement avec chant. Voici pourquoi on les chante. Dieu s’était aperçu que beaucoup d’hommes étaient tièdes, éprouvaient du dégoût