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EXPLICATION DU PSAUME CXXXIV.


1 « LOUEZ LE NOM DU SEIGNEUR ; LOUEZ LE SEIGNEUR, VOUS QUI ÊTES SES SERVITEURS ; VOUS QUI DEMEUREZ DANS LA MAISON DU SEIGNEUR, DANS LE PARVIS DE LA DE NOTRE DIEU. LOUEZ LE SEIGNEUR, PARCE QUE LE SEIGNEUR EST BON. (1, 2, 3) »

ANALYSE.

  • 1 et 2. Heureuse influence que la psalmodie exerce sur les âmes. De l’élection du peuple juif, qu’elle avait pour but l’intérêt de toutes les nations.
  • 3. Phénomènes merveilleux résultant de la rencontre des éléments contraires. De l’utilité des vents. Ce qu’il faut entendre par ces trésors d’où, selon le Psalmiste, Dieu tire les vents.
  • 4. et 6. Universalité de la Providence divine.
  • 7. De la vanité des idoles, du parti que le démon sait en tirer pour perdre les hommes.


Nouvelle exhortation au sacrifice par ! es louanges ; car c’est là le sacrifice, l’oblation qui convient à Dieu. Aussi, ailleurs encore, le Psalmiste dit-il : « Je louerai le nom de mon Dieu, en chantant un cantique ; je le glorifierai par mes louanges, ce qui sera plus agréable à Dieu qu’un jeune veau, montrant ses premières cornes et ses ongles. » (Ps. 68,31, 32) Et il ne cesse de rappeler la maison, le parvis, le lieu où il attache, où il retient les transports des fidèles. En effet, dès le commencement la loi a voulu l’établissement du temple, pour prévenir toute impiété, toute idolâtrie ; pour tenir en un seul lieu les croyants rassemblés, pour empêcher la licence vagabonde, qui trouvait partout, dans les bois, auprès des fontaines, sur les collines, sur les montagnes, des occasions d’impiétés, de sacrifices, de libations sur les hauts lieux. Aussi le législateur va-t-il jusqu’à prononcer la mort contre celui qui sacrifie hors du temple : « Celui qui n’aura pas présenté l’offrande à l’entrée du tabernacle, pour être offerte au Seigneur, sera coupable de meurtre. » (Lévitique, 17,4) Si la loi rassemble de toutes parts les Hébreux en un seul et même lieu, c’est pour leur donner les enseignements de la sagesse, c’est pour les préserver de tous les écarts de la pensée. Et il leur est enjoint de chanter des cantiques et des psaumes, parce que les louanges adressées à Dieu les édifient dans la piété, leur exposent les vieilles histoires, les événements de l’Égypte, les événements du désert, ce qui est arrivé dans la Terre Promise, ce qui s’est passé quand la loi fut donnée, ce qu’on a vu sur le Sinaï, les guerres qu’ils ont eus à soutenir ; en même temps que le peuple bénissait son Dieu, il chantait et s’instruisait tout ensemble, il apprenait les règles de vie qui le préparaient à des dogmes supérieurs. « Louez le Seigneur, parce que le Seigneur est bon. » Une autre version porte : « Parce que le Seigneur est débonnaire. » Toutes les qualités qu’on désire le plus en Dieu, l’Écriture les lui attribue saris cesse, l’affection pour l’homme, la miséricorde, une débonnaire douceur.
« Chantez son nom, parce que cela est beau. » Ces paroles montrent que la louange est un plaisir, qu’accompagne l’utilité. Le principal