le récit des faits mémorables du passé et de l’histoire. Ce temps qu’ils passaient ensemble resserrait les liens de la charité qui les unissait. Les fêtes qu’on devait célébrer étaient un motif de réunion, et une plus grande crainte du Seigneur, une piété plus vive et d’autres biens innombrables résultaient de leur assemblée dans la ville sainte. « Pour y célébrer les louanges du nom du Seigneur », c’est-à-dire pour rendre grâces, adorer, prier, offrir des sacrifices qui les portaient à la piété et rendaient plus sûre l’observance des moindres détails de leur religion. « Car c’est là qu’ont été établis les trônes pour la maison de David (5). »
Voici encore une autre prérogative de la ville sainte, qui est d’être la demeure des rois. Car c’est le sens de ces paroles : « C’est là qu’ont été établis les trônes pour la maison de David », ou « de la maison de David. » Jérusalem, en effet, était le centre d’une double principauté ; la principauté des prêtres et celle des rois, qui étaient en quelque sorte inséparables, en sorte que la ville était ornée comme d’une double couronne et d’un double diadème. C’est là que résidaient les juges auxquels on déférait tout ce qui surpassait l’intelligence, de la multitude. Si, dans les autres villes, il avait été porté une sentence sur la justice de laquelle il y avait doute, la cause était déférée aux juges qui siégeaient à Jérusalem, comme il arrive dans les appels. Quand ils avaient prononcé, on ne pouvait plus en revenir. C’est ainsi qu’il en était autrefois, mais aujourd’hui quel spectacle navrant ! partout la solitude et des ruines ; on aperçoit quelques restes d’édifices ravagés par le feu, d’une apparence misérable, tristes vestiges et souvenirs bien minimes d’une grandeur qui n’est plus. Aussi le Prophète ne termine-t-il pas son discours par cet affligeant tableau, mais il rappelle les Juifs à des espérances plus joyeuses en leur disant : « Demandez tout ce qui peut contribuer à la paix de Jérusalem (6). » Que signifient ces paroles : « Demandez tout ce qui peut contribuer à la paix de Jérusalem ? » C’est-à-dire priez, sollicitez. Une autre leçon porte : « Embrassez », ou, « saluez Jérusalem. » En d’autres termes : Demandez à ce qu’elle revienne à son ancienne prospérité, afin qu’elle soit à l’abri des guerres fréquentes et que désormais elle jouisse de la sécurité. Si tel n’est point le sens de ces paroles, elles sont une prédiction, et alors « demandez tout ce qui peut contribuer à la paix de Jérusalem », indique qu’elle jouira de la paix. « Et que ceux qui l’aiment, ô ville sainte, soient dans l’abondance », ou bien, « qu’ils soient en paix ; » ou bien encore, « qu’ils soient dans la prospérité. » C’est là une grande source de bonheur, que non seulement les biens soient dans Jérusalem, mais que ceux qui l’aiment puissent en jouir. C’est le contraire qui arrivait autrefois. Car ceux qui la haïssaient et qui l’opprimaient étaient les plus puissants, les plus célèbres et les plus illustres et ils triomphaient facilement. Mais maintenant ceux qui la chérissent seront dans une grande sécurité, ainsi que ceux qui font cause commune avec elle. Par ces derniers, le Psalmiste entend ceux qui devaient soutenir son parti, ou ses propres habitants. « Que la paix soit dans tes forteresses. » ou « dans ton avant-mur », ou bien, « dans tes remparts (7). »Dans tes forteresses, c’est-à-dire dans ta substance, dans ceux qui t’habitent, dans ta prospérité. Comme la guerre est chose pernicieuse et que c’est ce qui l’a perdue, il lui souhaite la paix, « et l’abondance dans tes tours », ou bien, « dans les palais. » Selon un autre interprète le Psalmiste souhaite à Jérusalem « la félicité » ou « le repos. » Il ne prédit pas seulement sa future délivrance des maux, mais la possession de biens innombrables, la paix, l’abondance, la fertilité. De quel prix, en effet, peut être la paix pour ceux qui vivent dans la pauvreté, la faim et la misère ? A quoi sert l’abondance dans les périls de la guerre ? C’est pourquoi le Prophète prédit ces deux biens à la fois : l’abondance et la paix qui permettra d’en jouir. – « A cause de mes frères et de mes proches (8). » Ou il s’agit des voisins qui se sont réjouis de la chute des Juifs, et il souhaite la paix afin qu’à leur tour ils soient confondus et qu’ils reconnaissent la puissance de Dieu ; ou, par ses frères il entend ceux qui habitent la ville, et dans ce dernier cas il veut dire : A cause de mes frères et de mes proches je prie pour la paix afin qu’ils respirent enfin, maintenant que le malheur les a rendus meilleurs.
« J’ai parlé de paix pour toi, ô Jérusalem ! – J’ai cherché à te procurer toutes sortes de biens à cause de la maison du Seigneur, notre Dieu (9). » Une autre version porte : « Je parlerai afin que la paix soit au milieu de toi. » Comme le Psalmiste avait dit : « A
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