et elle nous a appris que renonçant à l’impiété et aux passions mondaines, nous devons vivre avec tempérance, avec justice et avec piété, étant toujours dans l’attente de la béatitude que nous espérons et de l’avènement du grand Dieu et notre Sauveur, Jésus-Christ. » (Tit. 2,11-13) Le Psalmiste admire ici les bienfaits de l’Incarnation, dans laquelle Notre-Seigneur a paru parmi nous, bien qu’il fût Dieu, et de la substance divine. Il a voulu dire qu’il était apparu, qu’il s’était revêtu de notre chair, qu’il avait passé par le sein d’une vierge, qu’il s’était fait homme et qu’il avait habité parmi nous. C’est pourquoi il s’est écrié : « Nous vous bénissons » de nous avoir octroyé nu tel bienfait. C’est ce que voulait faire entendre le Christ, quand il disait : « Beaucoup de prophètes et de justes ont souhaité de voir ce que vous voyez et ne l’ont point vu, et d’entendre ce que vous entendez et ne l’ont pas entendu. » (Mt. 13, 17) « Rendez ce jour solennel en couvrant de branches tous ces lieux, jusqu’à la corne de l’autel. » Une autre version porte : « Rassemblez des branches nombreuses pour orner le lieu de vos réunions. » Et une troisième : « Sacrifiez en ce jour de fête des victimes choisies. » Nous passons ainsi de la prophétie à l’histoire. C’est comme si le Psalmiste disait : « Mettez-vous en fête, rassemblez-vous en grand nombre. » Mais qu’est-ce à dire : « Rendez ce jour solennel en couvrant de branches tous les lieux ? » Ou bien, selon un autre interprète : « Sacrifiez des victimes choisies ? » Ou bien encore : « Ornez le temple de branches et de couronnes ? » On pourrait lire dans l’hébreu : « Esrou ag baad oth thim. » « Amenez l’agneau au milieu des branches touffues, jusqu’aux cornes de l’autel. » Mais quel que soit le sens qu’on adopte, il est question d’une fête, d’un jour de joie, d’une assemblée nombreuse. Et c’est ainsi qu’après avoir parlé de choses spirituelles, le Psalmiste revient aux objets matériels et rappelle leur retour. « Vous êtes mon Dieu et je vous rendrai mes actions de grâces ; vous êtes mon Dieu et je vous exalterai. Je vous rendrai grâce de ce que vous m’avez exaucé et de ce que vous êtes devenu mon salut (28). » David montre ici qu’il faut remercier Dieu, alors même qu’on n’en a reçu aucun bienfait, et qu’on doit le combler d’honneur et de gloire à cause de sa majesté, à cause de sa nature, à cause de sa gloire ineffable. C’est le sens de ces dernières paroles placées après l’énumération des bienfaits qu’il a répandus avec profusion sur ses enfants, et il semble nous crier à tous : Même sans ces bienfaits, je serais reconnaissant et je rendrais grâces d’avoir au Seigneur si grand, si élevé, qu’il ne peut être ni vu ni compris. Car ici, « exalter » signifie glorifier. « Louez le Seigneur parce qu’il est bon, parce que sa miséricorde s’étend dans tous les siècles (29). » Ce n’est point assez pour le Psalmiste d’offrir lui-même ce sacrifice de louanges, mais il appelle tous les hommes afin qu’ils s’unissent à lui pour prendre part à sa reconnaissance et à ses actions de grâces. Et il chante la bonté de Dieu, célébrant sa perpétuité et sa grandeur. Maintenant que nous sommes instruits de ces choses, soyons fidèles, nous aussi, à rendre continuellement nos actions de grâces à ce Dieu bon, à lui offrir ce sacrifice de louanges, afin de mériter les biens futurs, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui soit la gloire, avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il !