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élève la voix et crie, toi qui ne portes pas parce que les enfants de la délaissée sont plus nombreux que ceux de l’épouse. » (Is. 54,1) Il prédit ainsi la future destinée de l’Église. Voilà pourquoi le Psalmiste termine son hymne en cet endroit, après avoir donné à sa prophétie la confirmation des faits précédemment opérés par la grandeur de Dieu. Car tout ce que Dieu juge à propos, il n’a pas de peine à l’accomplir. Il peut changer l’ordre de la nature, convertir la bassesse en grandeur, et réformer le cœur de l’homme. Instruits de ces vérités, faisons notre devoir, et nous jouirons d’une gloire parfaite, nous atteindrons l’ineffable sommet, grâce à la protection de Dieu, à qui puissance et gloire, au Père, au Fils et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit il.


EXPLICATION DU PSAUME CXIII.


« LORSQU’ISRAËL SORTIT DE L’ÉGYPTE, ET LA MAISON DE JACOB D’UN PEUPLE BARBARE, DIEU PRIT POUR SANCTUAIRE LA MAISON DE JUDA, ET ÉTABLIT SON EMPIRE DANS ISRAËL. »

  • 1. Que Dieu avant de réclamer la foi, a prouvé sa puissance par les miracles. – En quel sens la race d’Israël a été le peuple de Dieu. – Royauté de Dieu signalée par des bienfaits.
  • 2. Suite du même sujet. – Sens de quelques expressions figurées.
  • 3. Sens de l’expression : Dieu d Abraham, et autres semblables. – Dieu invoqué au nom de sa gloire, exauce dans sa miséricorde.
  • 4. Folie des idolâtres.
  • 5. Qu’est-ce que bénir Dieu, être béni de Dieu ? – Effets de la bénédiction divine avant l’Évangile et depuis que la sollicitude de la divine Providence est universelle. – Explication des mots les vivants, les endormis.


1. Le Psalmiste témoigne ici de la bonté de Dieu, de son infinie douceur. En quoi consiste cette bonté ? C’est que Dieu commence par nous donner des preuves de son pouvoir avant de réclamer notre adoration. Telle est la signification de ces paroles : « Lorsqu’Israël sortit de l’Égypte, Dieu prit pour sanctuaire la maison de Juda. » Alors, veut-il dire, il montra sa puissance par les miracles d’Égypte, par ceux du désert : alors aussi il prit possession de son peuple. Il avait tenu la même conduite avec Adam. D’abord il avait fait le monde et prouvé par là sa sagesse et sa puissance : ensuite il créa l’homme et exigea son adoration. De même encore le Fils unique de Dieu avait commencé par donner mille signes divers de sa mission ayant de réclamer la foi. Voilà pourquoi il ne dit pas tout d’abord à ceux qui l’approchèrent les premiers, sans avoir encore aucun gage, aucune preuve de sa divinité : Croyez-vous que je puis faire cela ? Il se bornait à montrer ses miracles. Mais quand il eut laissé dans chaque endroit de la Palestine des monuments de son pouvoir, guérissant les infirmes, chassant le vice, discourant sur le royaume, promulguant les lois de salut, alors il exigea la foi de ceux qui l’approchaient. Les hommes veulent commander d’abord, et ensuite ils songent à faire le bien : mais Dieu commence par les bienfaits. Et à quoi servirait-il de rappeler tous ceux que nous lui devons, quand il est allé jusqu’à endurer le supplice de la croix, et n’est devenu