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qui portent le diadème, il reste ce qu’il y a au monde de plus faible et de plus vil : quelles que soient les apparences de pouvoir dont il est revêtu, ce n’est jamais que trouble, qu’orage, que tempêtes ; tandis que c’est tout le contraire pour la vertu. Jusque dans l’extrême dénuement, jusque dans les cachots, elle efface l’éclat de la pourpre, elle jouit d’une sécurité parfaite, elle échappe aux orages comme dans l’abri d’un port paisible, non seulement garantie contre les atteintes des méchants, mais capable encore de se venger d’eux dans son silence même, et de leur faire expier cruellement leur perversité. En effet, quoi de plus malheureux qu’un homme vicieux qui, esclave de l’argent, est en outre tourmenté par le spectacle des bonnes œuvres d’autrui, qui trouve son châtiment dans la bonne renommée du prochain, qui se punit lui-même, en déchirant sa conscience, en tourmentant son cœur, en jouant vis-à-vis de lui-même le rôle de bourreau i Voyez-vous quel est le pouvoir incomparable de la vertu ? Voyez-vous la faiblesse et la misère du vice ? Et ce n’est pas seulement en cela que réside son infortune : on pourrait en citer bien d’autres marques. C’est ce que le Psalmiste lui-même indique en ajoutant : « Le désir des pécheurs périra. » Qu’est-ce à dire : « Le désir des pécheurs périra ? » Cela signifie qu’il ne trouve pas où se fixer. En effet, comme les objets de ce désir sont fugitifs et périssables, le désir lui-même leur emprunte cette inconstance : il s’éteint, il meurt, il ne prend racine nulle part. Mais si telle est ici-bas la condition des pécheurs, songez à la destinée qui les attend dans la vie future. Afin d’échapper à un pareil sort, fuyons leurs traces ; entrons et marchons résolument dans cette autre voie sûre, heureuse, glorieuse, qui nous conduit au ciel, qui nous assure en toutes choses la protection divine, qui nous prépare à la sagesse, et nous procure des biens si nombreux que la parole aurait peine à en faire le compte. Puissions-nous tous les obtenir, ces biens, par la grâce et la bonté, etc.


EXPLICATION DU PSAUME CXII.


« LOUEZ, ENFANTS, LE SEIGNEUR, LOUEZ LE NOM DU SEIGNEUR. »

ANALYSE.

  • 1. Ce que c’est que bénir et glorifier Dieu.
  • 2. La nouvelle loi prédite. Que le langage de l’Ancien Testament est un langage de condescendance.
  • 3. Dieu relève ce qui est humble : allusion à la venue du Christ. Récapitulation.


1. Il est souvent question de ces louanges dans les Écritures : ce n’est pas, en effet, une chose de peu d’importance, mais un sacrifice, une offrande agréable à Dieu : le sacrifice de louanges me glorifiera, est-il écrit. (Ps. 49,23) Et ailleurs : « Je louerai le nom de mon Dieu avec un chant, je le célébrerai dans une louange : et cela plaira à Dieu plus qu’un jeune veau à qui la corne pousse au front et au pied. » (Ps. 68,31, 32) Les