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qu’un homme se montre bon. La richesse n’est donc pas un bien, si la refuser, quand vous pouvez la recevoir, vous fait homme de bien. Si donc nous le sommes, en faisant part à d’autres de la richesse, quand nous la possédons, et en ne l’acceptant pas, quand on nous la donne ; si nous ne le sommes pas, quand nous la recevons ou l’acquérons, comment serait-elle un bien ? Ne l’appelez donc point ainsi. Vous n’êtes pas le maître de votre or, parce que vous le regardez comme un bien, parce que vous vous laissez enchanter par lui. Purifiez votre entendement, ayez un jugement sain, et vous deviendrez alors un homme vertueux ; apprenez à connaître les vrais biens. Et quels sont-ils ? La vertu, la bonté, voilà les biens ; ce n’est pas la richesse. Suivant cette règle, plus vous serez généreux en aumônes, plus vous serez homme de Dieu, en réalité et dans l’estime des hommes ; mais non, si vous gardez vos richesses. Devenons vertueux, et afin de l’être et afin d’obtenir les biens futurs en le Christ Jésus, Notre-Seigneur, avec qui soient au Père et au Saint-Esprit, gloire, puissance, honneur, maintenant et toujours, et aux siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XIII.


PRESCRIVEZ ET ENSEIGNEZ CELA. QUE NUL NE MÉPRISE VOTRE JEUNESSE, MAIS SOYEZ L’EXEMPLE DES FIDÈLES PAR VOS PAROLES, VOS RELATIONS, VOTRE CHARITÉ, VOTRE FOI, VOTRE CHASTETÉ. JUSQU’À MON ARRIVÉE, APPLIQUEZ-VOUS A LA LECTURE, A L’EXHORTATION, A L’ENSEIGNEMENT. NE NÉGLIGEZ POINT LA GRACE QUI EST EN VOUS, QUI VOUS A ÉTÉ DONNÉE PAR LA PROPHÉTIE, AVEC L’IMPOSITION DES MAINS SACERDOTALES. (IV, 11-14, JUSQU’À V, 7)

Analyse.

  • 1. Devoirs d’un évêque ; de la conduite qu’il doit tenir envers les vieillards et les jeunes gens, envers les femmes âgées et les jeunes femmes, envers les veuves.
  • 2. Devoirs de la veuve.
  • 3-4. Contre les excès de la table. – Effrayante peinture.


1. Il est des objets qui ont besoin de prescriptions, et d’autres, d’enseignement. Si donc vous commandez là où il faut instruire, vous vous rendrez ridicule, et il en sera de même si vous enseignez là où il faut commander. Ainsi, ne pas être pervers, il ne faut pas l’enseigner, mais l’ordonner, l’interdire avec une grande énergie ; ne pas judaïser, c’est matière à prescription. Mais si vous dites que l’on doit répandre ses biens, garder la virginité, si vous discourez sur la foi, alors il faut un enseignement. Aussi Paul établit-il les deux choses : « Prescrivez et enseignez », dit-il. Par exemple, si quelqu’un porte des amulettes ou quelque objet semblable, et sait qu’il fait mal, c’est de prescription qu’il a besoin ; s’il l’ignore, c’est d’instruction.
« Que nul ne méprise votre jeunesse », dit-il. Vous voyez que le prêtre doit prescrire, parler avec énergie et non toujours enseigner. La jeunesse est souvent méprisée par le préjugé commun ; c’est pourquoi il dit. « Que nul ne méprise votre jeunesse ». Car il faut que celui qui enseigne soit honoré. – Mais, dira-t-on, que devient le mérite de la modération et de la condescendance, si l’on est défendu contre le mépris ? Dans tes choses qui le concernent lui seul, qu’il souffre le mépris ; car c’est ainsi que par la longanimité, l’enseignement chrétien se perfectionne ; mais, pour ce qui regarde le prochain, il n’en doit plus être de même, car ce ne serait plus modération, mais, indifférence. S’il tire vengeance des injures qu’il a reçues, des insultes, des trames ourdies contre lui, on a raison de le blâmer ; mais, quand il s’agit du salut d’autrui, qu’il parle avec autorité, qu’il unisse l’énergie à la prévoyance : c’est d’énergie qu’il est alors besoin et non de douceur, afin d’éviter un dommage public. Il n’y a pas d’ailleurs de moyen terme : « Que nul ne méprise votre jeunesse » ; c’est qu’en effet, si l’on mène une vie contraire à la légèreté de cet âge, au lieu du mépris on s’acquiert une haute estime. « Mais soyez