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DE GUILLAUME DE NANGIS

gleterre ; étant venus ensemble audit fort, ils tuèrent tous les hommes du roi de France qu’ils y trouvèrent, pendirent, dit-on, quelques bourgeois considérables qu’ils y prirent, et, détruisant le fort de fond en comble, transportèrent au château de Montpesat tout ce qu’ils y avaient pu trouver. Quoique le roi eut pu venger par lui-même cette injure,voulant cependant procéder en toutes choses selon les formes de la justice, il fit connaître au roi d’Angleterre l’offense qui lui avait été faite dans sa terre, et demanda qu’il lui en fît faire juste réparation. Le roi d’Angleterre envoya vers le roi de France, avec quelques grands d’Angleterre, Edmond, son frère par la seconde femme de son père, cousin-germain du roi de France par sa mère, avec le pouvoir de traiter avec le roi de France au sujet de la réparation, et de ratifier pleinement ce qui aurait été traité avec lui. Le roi voulut que le senéchal d’Angleterre dans le pays de Gascogne, le seigneur de Montpesat, et quelques-uns qui lui avaient conseillé ledit méfait, fussent, pour réparation, remis entièrement à sa volonté, demandant de plus que le château lui fût rendu. Les Anglais, convaincus qu’ils ne pourraient d’aucune manière faire pencher l’esprit du roi à accepter une autre réparation que celle qu’il exigeait, feignirent de consentir à celle-ci. Le seigneur Jean d’Artablay, chevalier du roi, s’étant joint à eux pour que l’exécution de ladite affaire eût lieu en sa présence au nom du roi, ils se dirigèrent vers la Gascogne ; mais ils n’observèrent pas les conventions, et ledit seigneur Jean revint annoncer au roi comment les Anglais l’avaient trompé, et comment, munissant d’Anglais les châteaux et les villes, ils se