Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/368

Cette page n’a pas encore été corrigée
353
DE GUILLAUME DE NANGIS

tués, le jeune homme se voyant seul, prit tout l’or et l’argent qu’il trouva sur les morts, et faisant une corde avec des haillons, il essaya de descendre au bas de la tour. Mais comme la corde, était trop petite, il se laissa tomber en bas, et, alourdi par le poids très-considérable de l’or et de l’argent qu’il portait, il se cassa la jambe. Remis à la justice, il avoua le crime qu’il avait, commis, et fut pendu avec les cadavres des autres, morts.

Vers ce temps le roi commença à régler qu’on ne se servirait dans son royaume que d’une mesure uniforme pour le vin, le blé et toutes les marchandises ; mais, prévenu par une maladie, il ne put accomplir l’œuvre qu’il avait commencée. Ledit roi proposa aussi que, dans tout le royaume, toutes les monnaies fussent réduites à une seule ; et comme l’exécution d’un si grand projet exigeait de grands frais, séduit, dit-on, par de faux conseils, il avait résolu d’extorquer de tous ses sujets la cinquième partie de leur bien. Il envoya donc pour cette affaire des députés en différens pays ; mais les prélats et les grands, qui avaient depuis long-temps le droit de faire différentes monnaies, selon les diversités des lieux et l’exigence des hommes, ainsi que les communautés des bonnes villes du royaume, n’ayant pas consenti à ce projet, les députés revinrent vers leur maître sans avoir réussi dans leur négociation. La même année, vers le commencement d’août, le roi fut attaqué d’une double maladie, d’une dysenterie et d’une fièvre quarte, qu’aucun remède des médecins ne put guérir, et qui le fit languir sur son lit pendant cinq mois consécutifs. Quelques-uns doutent si ce ne furent pas