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CHRONIQUE

le roi. » A ce message, le comte, sachant que si les communes se révoltaient contre lui, il perdrait bientôt tout son comté, revint à Paris, s’en tint auxdits articles, les confirma de son serment, et consentit aux fiançailles d’une fille du roi avec le fils du comte de Nevers ; en faveur de ces fiançailles, on rendit au comte de Nevers le comté de Nevers et celui de Réthel, à condition qu’il n’exercerait aucun pouvoir sur les nobles et les religieux qui en avaient appelé contre lui à la cour de France tant que cet appel subsisterait. Après lesdites fiançailles, le mariage entre le fils dudit comte et la fille du roi fut solennellement célébré le jour de la Madeleine, quoique le comte cherchât de frivoles subterfuges et voulût rompre cette affaire mais le cardinal, craignant en retournant vers le pape d’avoir travaillé en vain, exigea du comte l’accomplissement de ses promesses.

Vers ce temps, comme Henri dit Caperel, Picard de nation, retenait à Paris, dans la prison du Châtelet, un certain homme riche, homicide et coupable de meurtre, et que le jour n’était pas loin où il devait être pendu, comme le méritait son crime, un autre homme, pauvre et innocent, ayant reçu le nom du riche, fut à la place de celui-ci suspendu au gibet, et l’homicide, sous le nom du pauvre innocent, eut la liberté de se retirer. Convaincu de ce crime et de beaucoup d’autres, il fut puni de sa méchanceté, et condamné au gibet par des juges établis par le roi. Quelques-uns cependant soutiennent qu’il fut victime de la jalousie de ses rivaux. La même année, dans le royaume de France, éclata tout-à-coup et sans qu’on s’y attendît un mouvement d’hommes impétueux comme un tourbillon de