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DE GUILLAUME DE NANGIS

règle si sainte ou à ceux qui la professaient, considérant surtout qu’elle ordonne d’observer toute la perfection de la vie spirituelle, et que ceux qui la professent suivent la voie de pauvreté évangélique qu’a suivie le Christ, et qu’il a enseignée et recommandée aux apôtres et hommes apostoliques, tels que ceux qui professent cette règle.


[1319]

L’an du Seigneur 1319, le samedi après l’Ascension du Seigneur, mourut l’illustre seigneur Louis, comte d’Evreux ; et le mardi suivant il fut enterré auprès de sa femme, à Paris, dans l’église des frères Prêcheurs, en présence du roi de France son neveu, de beaucoup de grands, évêques et abbés ; une messe solennelle fut célébrée par Goncelin prêtre-cardinal au titre de saint Marcellin et de saint Pierre, qui était venu à Paris pour y traiter de la paix avec les Flamands. Le cardinal envoyé en France avec l’archevêque de Troyes pour rétablir la paix avec les Flamands, partant pour la Flandre, pria l’évêque de Tournai, dans l’évêché duquel il s’était arrêté, de faire connaître son arrivée aux Flamands et d’annoncer le mandement apostolique. Ledit évêque, craignant d’y aller en propre personne, chargea de cette affaire deux frères Minimes qui après avoir accompli leur message, furent aussitôt, par un ordre, du comte, retenus prisonniers.

Dans le même temps, le comte de Flandre ayant rassemblé une armée avec la comtesse de Gand, dans le projet de soumettre les gens de Lille qu’il craignait, parce, qu’ils étaient sous la domination royale, voulut passer la Lys ; mais les Gantois disant qu’ils avaient juré au roi de France d’observer la trêve, ne vou-