Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/350

Cette page n’a pas encore été corrigée
335
DE GUILLAUME DE NANGIS

cursions ; mais le Bavarois, soutenu par les secours du roi de Bohême, lui opposa une vigoureuse résistance et fit échouer ses projets.

Vers ce temps, de la Fleur de Lys, maison d’études de Paris sortirent deux fils, méchante race de vipère, à savoir, maître Jean de Laon, Français de nation, et maître Marsille de Padoue, Italien de nation, qui élevèrent contre l’honneur de l’Église beaucoup de mensonges et de faussetés, et poussèrent contre elle beaucoup de pernicieux aboiemens. Liés au parti des Bavarois, ils l’engageaient et l’excitaient à ne rien craindre des frivoles paroles du pape, à faire valoir fermement les droits de l’Empire selon la coutume de ses prédécesseurs, même contre l’Église, allant jusqu’à dire que les droits de l’Église tiraient plutôt leur origine de la dignité impériale que de partout ailleurs.

Vers ce temps-là, le pape Jean promulgua quelques déclarations au sujet de la règle des frères Minimes ; car comme les frères disaient, ainsi que nous en avons parlé quelque part, que dans toutes choses ils n’avaient absolument que l’usage, et que la propriété était réservée au pape, le pape voyant que cette propriété ne procurait aucun avantage à l’Église, puisque les frères conservaient l’usage de la chose, renonça à une telle propriété comme étant sans aucune utilité pour lui ni pour l’Église, et révoqua l’agent chargé de la gérer en son nom, ne se réservant dans les affaires des frères que le spirituel et la souveraineté commise à sa direction et cela indépendamment du droit de propriété qu’il a en commun avec tous les possesseurs des biens de l’Église sur toutes