piègne dans la quinzaine de l’Assomption de sainte Marie, pour répondre solennellement sur lesdites accusations en présence du roi et de ses gens, quoiqu’on lui eût fait savoir que, soit qu’il vint ou non, justice serait cependant faite à son égard, il ne comparut point, et même passa vers les Flamands avec ses biens. C’est pourquoi le roi prit possession desdits comtés, et assigna sur le comté de Réthel un revenu suffisant à sa femme, que cet homme, coupable de toutes les méchancetés, avait répudiée, quoique le bruit public affirmât que c’était une sainte et honnête femme. Mathilde, comtesse d’Artois, fille de Robert d’Artois, voulant entrer à main armée dans sa terre, éprouva de la résistance de la part d’un grand nombre de chevaliers confédérés du comté et des environs, qui lui signifièrent que, si elle voulait entrer sans armes dans sa terre, ils y consentiraient volontiers ; mais que si elle y venait à main armée, ils lui en fermeraient l’entrée. Ce qu’ayant entendu, ladite comtesse, craignant le danger, renonça à son entreprise.
Le pape envoya encore d’autres messagers vers les Flamands, à savoir maître Pierre de Plaude, frère Prêcheur et docteur en théologie, et deux frères Minimes, chargés d’une lettre de lui, dans laquelle le pape leur conseillait d’accepter pacifiquement les garanties que leur offrait le roi, et qu’il croyait suffisantes ; qu’autrement il les regarderait comme des parjures qui mettaient obstacle à l’expédition d’outremer. Ils répondirent : « Le pape ne nous ordonne rien, il ne fait que nous conseiller ; ainsi nous ne nous croyons pas obligés. » Cependant ils prirent