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CHRONIQUE

tel vœu est par eux rompu chaque jour ; c’est pourquoi beaucoup de gens concluaient qu’ils n’étaient pas dans l’état de salut, et que ce vœu ne provenait pas de sainteté, mais plutôt d’une volonté adoptée sans raison, et on disait que le souverain pontife penchait vers cette opinion. La cherté du blé continua cette année dans le royaume de France.


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Ainsi qu’on l’a dit plus haut, comme on avait à craindre entre le roi de France Philippe et le duc de Bourgogne quelque renouvellement des querelles si promptement apaisées par l’entremise de leurs amis, pour plus grande marque de concorde ils fortifièrent leur amitié par plusieurs alliances. A la fête de la Trinité, le duc de Bourgogne prit en mariage la fille aînée du roi, et par la volonté du roi et du duc, leur nièce, fille aînée du feu roi Louis par la soeur du duc, fut donnée en mariage à Philippe, fils de Louis comte d’Évreux ; et ce qui fut pour beaucoup de gens un grand sujet d’étonnement, c’est que quoiqu’ils ne fussent point encore nubiles, cependant dès ce moment ils furent solennellement unis par les paroles du mariage.

Louis, fils aîné du comte de Flandre, homme-lige du roi de France pour le comté de Nevers, la baronie de Douzy et le comté de Réthel, qui lui revenait au titre de sa femme, fut accusé de plusieurs trames contre le roi et le royaume, comme d’entretenir les Flamands dans leur rébellion, de mettre obstacle à la paix, de munir ses châteaux et forteresses contre le roi et le royaume, d’envoyer vers les ennemis ses enfans et ses serviteurs, et de s’allier avec tous ceux qu’il pouvait supposer ennemis du roi. Cité à Com-