Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/341

Cette page n’a pas encore été corrigée
326
CHRONIQUE

ment l’office divin, malgré cet interdit ; ses fils en firent autant en d’autres endroits. Il fit prêcher que la sentence d’excommunication lancée contre lui n’était pas à craindre. Il s’unit aux schismatiques ce qui fut une source de guerres et de schismes innombrables et de beaucoup d’autres hérésies. Il niait la résurrection de la chair, ou du moins la révoquait en doute. Son aïeul et sa grand’mère avaient été hérétiques et pour ce brûlés. Manfied sa sœur par sa mère avait été brûlée à Orvara ; elle prétendait que le Saint-Esprit était incarné. Inguilline, hérétique aussi, avait de même été livrée aux flammes. Dans ce temps, le pape Jean fit plusieurs procès et fulmina beaucoup de sentences contre ces hérétiques condamnés et excommuniés ; mais leur obstination fit que ces sentences eurent peu et même point de succès c’est pourquoi le pape, voyant qu’il ne réussirait pas par cette voie, accorda à ceux qui leur feraient la guerre de larges indulgences conçues en cette forme : Que quiconque, clerc ou laïc, marcherait personnellement en guerre, à ses frais ou à ceux d’un autre, contre ces schismatiques, hérétiques excommuniés rebelles au Christ et ennemis de la sainte mère l’Église, et demeurerait pendant un an à cette expédition sous la bannière de l’Église romaine, ou y enverrait pour un an de vaillans hommes de guerre, gagnerait l’indulgence accordée ordinairement à ceux qui vont au secours de la Terre-Sainte ; pour telle partie d’année, partie d’indulgence proportionnée ; pour ceux qui mourraient en route, indulgence entière ; ceux qui enverraient des secours pécuniaires devaient avoir une part d’indulgence proportionnée à la quantité des dons ou donations.