Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/338

Cette page n’a pas encore été corrigée
323
DE GUILLAUME DE NANGIS

convenaient à une telle noce, le roi néanmoins manda qu’on la différât, voulant, assurait-il, donner en mariage audit fils du comte d’Evreux une de ses propres filles. Le roi et les Flamands ne pouvant s’accorder sur toutes les conditions stipulées dans le traité qu’on espérait devoir rétablir la paix entre eux, il fut réglé, du consentement du roi et des Flamands, qu’ils auraient recours au pape, qui déciderait sur le point en discussion mais, comme le pape voulait arranger cette affaire à l’amiable, les envoyés des Flamands dirent qu’ils n’avaient reçu ni ordre ni pouvoir de rien rectifier, et qu’ils demanderaient aux leurs s’ils voulaient approuver ce qui avait été réglé. Alors le pape envoya en France l’archevêque de Bourges et le maître de l’ordre des Prêcheurs pour rétablir la concorde par l’autorité apostolique, les deux partis entendus. Les Flamands, cherchant de frivoles prétextes de discorde, disaient qu’ils donneraient volontiers leur consentement, pourvu qu’on leur accordât de solides garanties que les gens du roi n’enfreindraient point la paix conclue ; et le roi leur ayant accordé ces garanties, ils ne voulurent point cependant les recevoir. Ainsi les envoyés du pape, trompés par les Flamands, ainsi que le roi et lès grands de France, s’en retournèrent sans avoir réussi dans leurs négociations.

Cependant la mésintelligence qui régnait entre le roi de France et le duc de Bourgogne fut apaisée par l’entremise de leurs amis. Le roi n’avait pas de fils, car son fils unique né de Jeanne sa femme, pendant qu’il était en Bourgogne occupé à rassembler les cardinaux pour l’élection du souverain pontife Jean,