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CHRONIQUE

opiniâtre à la méchanceté de leur mais ennemi ayant dépassé les bornes de la justice, ils encoururent de la part du clergé une sentence d’excommunication : ils se déclaraient ou se croyaient absous ; ils s’administraient entre eux les sacremens ecclésiastiques, ou se les faisaient administrer par les prêtres, qu’ils épouvantaient en les menaçant violemment de la mort. Enfin, renfermés en prison, à la requête de quelques prélats, qui allèrent supplier instamment le roi à ce sujet, on leur infligea la punition que méritaient leurs excès, de peur qu’un pardon trop facile n’excitât les autres aux mêmes délits.

Vers l’Ascension du Seigneur, Louis, autrefois comte de Nevers et de Réthel, et Jean de Namur, s’étant rendus auprès du roi, furent rétablis dans leur familiarité et faveur auprès de lui. On rendit pacifiquement et paisiblement audit comte les deux comtés de Nevers et de Réthel, dont une sentence l’avait depuis long-temps privé, ce qui fut pour beaucoup de gens un grand sujet de murmures et de risées. Le mardi après la Trinité, comparurent en présence du roi un abbé de l’ordre de Cîteaux et d’autres, chargés de pouvoirs de Robert, comte de Flandre, qui excusèrent ledit comte sur ce qu’il n’était pas venu personnellement, comme il en était sommé, pour ratifier là paix, disant que la faiblesse de sa santé et les incursions des ennemis dans le comté de Flandre l’avaient empêché de le faire. Ces excuses parurent insuffisantes, d’autant que le jour avait été remis, et que le terme dé la sommation était passé. Enfin, la veille de la fête des apôtres Pierre et Paul, ledit comte et le peuple de Flandre furent condamnés comme cou-