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CHRONIQUE

d’un grand nombre de gens, reçu le sacrement avec une ferveur et une dévotion admirable, il rendit heureusement son ame au Créateur, dans la confession de la foi véritable et catholique, la trentième année de son règne, le vendredi, veille de la fête de l’apôtre saint André. Son corps fut porté, le plus convenablement et honorablement qu’il fut possible, en la sépulture de ses pères, l’église de Saint-Denis, où il fut déposé tout entier, à l’exception de son cœur, dans un endroit séparé qu’il avait lui-même désigné de son vivant, avec les honneurs qui conviennent à la majesté royale, le vingt-cinquième jour de la lune, en présence des prélats, savoir : d’un archevêque, qui célébra la messe, de dix évêques et de quatorze abbés. Son cœur, qu’il avait destiné à être enseveli à Poissy, dans une église du nom de Saint-Dominique, qu’il y avait fondée, y fut porté et enterré avec les honneurs convenables le lendemain du jour où son corps fut enseveli.

Louis, roi de France et de Navarre, destitua de sa dignité de chancelier l’évêque de Châlons, et mit à sa place Etienne de Maruges, expert dans le droit civil et chambellan de Charles son oncle. Vers la Nativité du Seigneur, il fit passer dans le pays de Sicile le chevalier Hugues de Boville, son chambellan et secrétaire, avec d’autres envoyés fidèles, pour lui amener Clémence, fille du roi de Hongrie, qu’il voulait prendre en mariage. Le roi de France envoya aussi vers la cour de Rome une ambassade ou députation solennelle, composée de Girard, évêque de Soissons, du comte de Boulogne, du chevalier Pierre de Blève, homme savant en droit, pour exciter les cardinaux à