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DE GUILLAUME DE NANGIS

rice, dont nous voyons beaucoup de gens atteints sous l’habit religieux ; se fixèrent, pour la quantité en biens en terre et le bétail, de certaines limites qu’ils ne pouvaient dépasser. Ils avaient chacun une petite cellule, et se rassemblaient rarement, si ce n’est pour le service de Dieu, ou pour jouir des consolations d’une mutuelle charité ; ils aimaient mieux mourir plus parfaitement en ce monde et vivre d’autant plus près de Dieu, qu’ils étaient plus éloignés des autres hommes. En outre, les chevaliers du Temple de Jérusalem et les frères de l’Hôpital, vivant dans la continence sous l’habit religieux, se multipliaient et étendaient leur ordre de tous côtés. Les évêques des églises et les princes du siècle donnaient aux religieux le plus prompt consentement, offrant de leur propre mouvement leurs terres, leurs prés, leurs bois et autres choses nécessaires pour la fondation des monastères.

Presque toute la ville de Noyon, y compris l’église de Sainte-Marie et l’évêché, fut consumée par un incendie. Ce fut, dit-on, par un juste jugement de Dieu, parce qu’un grand nombre de ceux de la ville avaient reçu d’une manière peu convenable le souverain pontife Innocent.

Le jour de Pâques, Clairvaux donna naissance à deux monastères, Long-Pont et Riéval, et peu de jours après à celui de Nancelles.


[1133]

Lothaire, empereur des Romains, ayant fait des préparatifs de guerre pour passer en Italie, conduisit à Rome, avec des archevêques, des évêques et d’autres prélats, le pape Innocent contre Pierre de Léon, qui avait fortifié l’église de Saint-Pierre, et le plaça avec honneur à Latran sur le siège pontifical.