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CHRONIQUE

Marie-d’Escoys, fondée récemment par Enguerrand de Marigny, qui y avait établi des chanoines. Le cardinal Nicolas défendit rigoureusement par l’autorité apostolique, sous peine d’excommunication, de déférer dans les jugemens ou dans les écoles, aux nouveaux statuts, émanés, selon quelques-uns, de la cour apostolique après le concile général, et dont ils disaient avoir copie, lesdits statuts n’étant point émanés de la conscience du souverain pontife, lequel était dans l’intention de pourvoir autrement aux objets en question. Vers la fête de Saint-Denis, il proscrivit généralement et expressément tous les tournois, prononçant une sentence d’excommunication contre ceux qui s’y exerceraient et ceux qui les favoriseraient, et aussi contre les princes qui les permettraient, et soumettant leurs terres à l’interdit ecclésiastique. Ensuite cependant le pape, à la requête des fils du roi et des autres nobles nouvellement armés chevaliers avec eux, accorda cette restriction que, nonobstant la publication de cette défense, il serait permis cette fois de s’exercer dans ces sortes de jeux pendant trois jours qui précéderaient le carême suivant.

Guichard, évêque de Troyes, accusé, comme nous l’avons dit, de la mort de la feue reine Jeanne, fut reconnu innocent, d’après la confession d’un certain Lombard surnommé Nofle, qui fut condamné à mort et pendu à Paris pour ce crime.

Il s’éleva entre le duc de Lorraine et l’évêque de Metz une dissension très-grave, quoique occasionnée par un sujet peu important. Elle eût pu facilement être apaisée dans le principe. Enfin, les armées des deux partis s’étant rassemblées, le jeudi avant la