Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/311

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
296
CHRONIQUE

leurs propres frais et dépens, et sous la direction de gens établis à cet effet par le roi, et experts dans cette partie. Le seigneur Robert, fils du comte de Flandre, et tous les châteaux de Courtrai, avec leurs appartenances, devaient, pour plus grande sûreté et garantie de l’exécution de ces conditions, être remis en otage.

Robert, roi de Sicile, ayant méprisé de comparaître au temps fixé à Arezzo en présence de l’empereur Henri, il le déclara publiquement et ouvertement déchu de son royaume et de sa couronne. Le pape Clément, dans ses statuts, proclama tout-à-fait nulle cette déclaration, parce que la citation contre ledit Robert n’avait pas été faite selon les règles et la justice, Robert n’ayant pas été appelé dans un lieu sûr. Le pape allégua aussi plusieurs autres raisons étrangères au sujet de cet ouvrage. Au mois de juillet, l’empereur ayant levé une armée contre Robert, se fraya un passage à travers le comté des Siennois, soulevés contre lui, jusqu’à un lieu appelé Isola, et causa aux Siennois beaucoup de dommages. Enfin, s’étant approché de Bénévent après beaucoup de glorieuses victoires, attaqué de maladie et de fièvre, ou, comme quelques-uns le disaient, empoisonné dans l’eucharistie qu’il reçut de la main d’un prêtre de l’ordre des frères Prêcheurs, son propre confesseur, lequel avait été séduit par l’argent de Robert, ou, comme on le croit plus vraisemblablement, des Florentins ennemis de l’empereur, il termina le dernier jour de sa vie. Son corps fut porté à Pise et honorablement enterré dans l’église cathédrale.

Vers la fête de la sainte Vierge, Philippe roi de