judiciable à l’État ; ce que quelques nobles et grands à qui déplaisait cette monnaie représentèrent clairement au roi avec de graves plaintes.
Le pape Clément accorda et envoya aux clercs étudians
d’Orléans le privilège de fonder une université,
sous la condition cependant du consentement et du
libre et volontaire assentiment du roi à ce sujet. Le
roi n’y ayant pas consenti, les clercs, liés par de mutuels
sermens, s’éloignèrent de la ville et interrompirent
les études. Cependant un an après, conduits
par le repentir, et équitablement apaisés par le roi,
ils retournèrent à leur ancienne demeure, et ainsi les
études, interrompues pendant quelque temps, reprirent
leur cours. Cent quatorze prélats mitrés, sans
compter les prélats non mitrés et les procureurs des
absens, se rassemblèrent le premier jour d’octobre à
Vienne, ville de la Provence, au concile général que
le pape Clément avait fait annoncer. Il y eut deux
sessions, les patriarches d’Antioche et d’Alexandrie,
siégeant dans le concile ; avant qu’il fût ouvert, le
pape ordonna aux prélats et aux autres qui étaient
venus pour y assister, de célébrer des messes, et des
jeûnes pendant trois jours. Dans la première séance
qui se tint le samedi dans l’octave de saint Denis,
dans l’église cathédrale, le pape, après l’invocation
du Saint-Esprit qu’on a coutume de faire dans ces
circonstances, prit pour texte « Seigneur, je vous
louerai de tout mon cœur dans la société des
justes et dans l’assemblée des peuples : les oeuvres
du Seigneur sont grandes et proportionnées à toutes
ses volontés 30 ; » après quoi il prêcha et exposa le
30. Ps. 110,v. 1 et 2.