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DE GUILLAUME DE NANGIS

avait été fait contre le pape Boniface et aussi par des recherches soigneuses faites par lui à ce sujet, sur l’innocence du roi de France dans l’affaire de l’attaque et de la prise dudit pape Boniface à Anagni, du pillage et de la ruine du trésor, et tous les faits qui avaient accompagné cette attaque, prononça, d’après l’avis des cardinaux, par l’autorité apostolique, et déclara et décréta que le roi n’avait été aucunement coupable dans tout ce qui avait été commis, et que ceux qui avaient dénoncé, déposé ou soutenu les dénonciations contre la personne du pape Boniface, n’avaient porté leurs dénonciations ou accusations par aucune haine ni aucun autre motif, mais par un zèle juste et sincère pour la foi catholique. Enfin, comme d’une part ceux qui défendaient la mémoire de Boniface, de l’autre le roi, tant pour lui-même que pour ses sujets, et ceux qui avaient dénoncé et déposé contre ledit pape, après avoir osé porter leurs mains sur lui, voyant que la poursuite de cette affaire était pleine de difficultés et de périls, d’après de louables conseils et d’instantes prières, en avaient abandonné l’entière décision au pouvoir et aux ordres du Siège apostolique. Le pape Clément, par la plénitude du pouvoir apostolique, déclara absous le roi, tous ses adhérens dans cette affaire, et le royaume, et tous ses habitans, de toute faute, offense ou injure faite au pape Boniface, des sentences portées et des peines infligées par lui pour ce sujet, de droit ou de sa propre autorité, publiquement ou secrètement, contre le roi ou son successeur, ses sujets ou l’un de ses sujets, et les délivra entièrement des imputations et punitions ou