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DE GUILLAUME DE NANGIS

dit qu’il n’était pas obligé de se dépouiller, aux ordres du pape, de la ceinture de peau dont il était entouré, ni de ses vêtemens, et que même c’était un péché pour le pape que de le lui ordonner. Mais enfin, pressé par la crainte du bûcher, il déposa sa ceinture, et, reconnaissant son erreur, fut condamné a une perpétuelle réclusion.

Les habitans de Lyon, enflammés de l’esprit de rébellion contre Philippe, roi de France, saccagèrent violemment un château de son royaume, appelé Saint-Just, et s’empressèrent de se fortifier, eux et leur ville, par de grands retranchemens. Le roi de France résolut d’envoyer, vers la fête de saint Jean- Baptiste, pour dompter ces rebelles, son fils aîné, roi de Navarre, avec ses deux frères et leurs oncles, et une nombreuse armée.

Le roi de Navarre, non encore chevalier, mit tant de soin et d’application à faire ses premières armes avec gloire et succès, qu’il se rendit aimable partout par sa bravoure et son habileté, et s’attacha d’une merveilleuse affection tous les cœurs des siens. Les ennemis se voyant sur le point d’être attaqués par les nôtres, frappés d’une terreur subite, se soumirent eux et leur ville au pouvoir du roi. L’archevêque de la ville, Pierre de Savoie, d’une haute et puissante noblesse, qui paraissait le principal chef et l’auteur de cette rébellion, fut livré et amené en France parr le comte de Savoie, vers le roi Philippe, dont il implora et obtint enfin, par l’intervention des grands, le pardon de ses méfaits.

Les os d’un Templier mort depuis long-temps, Jean de Thure, trésorier du Temple, à Paris, furent exhu-