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DE GUILLAUME DE NANGIS

Après les chaleurs de l’été, le pape et tous les cardinaux, rompant les réunions de la cour ecclésiastique, quittèrent pour un temps la ville de Poitiers. Le pape se rendit, vers sa terre natale, ne gardant avec lui qu’un petit nombre de cardinaux, et y résida ensuite, dit-on, après avoir donné congé pour un temps aux autres cardinaux, et les avoir laissés aller chacun de son côté : Guichard, évêque de Troyes, était grandement soupçonné d’avoir fait périr, par sortiléges ou poisons, feu Jeanne, reine de France et de Navarre ; c’est pourquoi, après la déposition sur ce sujet de quelques faux témoins, comme il fut prouvé dans la suite, quoique long-temps après, il fut pris et renfermé sous une étroite garde, le souverain pontife y ayant consenti, surtout lorsque la déposition des témoins fut parvenue à sa connaissance. Une dissension s’étant élevée entre les nobles et puissans jeunes hommes Everard de Saint-Veran et Oudard de Montaigu, bourguignon de nation, beaucoup de nobles des deux partis se rassemblèrent le jour de la fête de saint Denis, dans le comté de Nevers, pour combattre comme on était convenu mutuellement, à savoir du parti dudit Everard, Dreux de Meulant, comte de Sancerre ; le seigneur Milon de Noiries, et beaucoup d’autres : du parti dudit Oudard, Dauphin, seigneur, d’Auvergne ; Beraud de Marcueil, fils du comte de Boulogne ; trois frères appellés communément de Vienne, et beaucoup d’autres. Il se livra, bientôt entre eux un combat fort animé. Everard remporta une victoire éclatante ; Beraud de Marcueil et beaucoup d’autres du parti d’Oudard furent pris. C’est pourquoi Oudard