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DE GUILLAUME DE NANGIS

leur Dieu, priant avec instance que, s’il venait à mourir, on fit de lui comme d’un Juif. C’est pourquoi, par le commun conseil des doctes, il fut jugé qu’il serait aussitôt, sans autre forme de procès, livré au bras séculier.

Vers le même temps un autre homme nommé Jean, converti à la foi catholique, avoua devant le susdit inquisiteur qu’il avait dit ouvertement et publiquement devant le Châtelet, à Paris, qu’il n’était pas chrétien, mais juif, nommé Mulot, et qu’il voulait purger par le feu le péché qu’il avait commis par l’eau en recevant le baptême. Ensuite cependant, comme il montra un vif repentir pour ce qu’il avait fait, et supplia qu’on le traitât à ce sujet avec une miséricordieuse indulgence, disant que c’était une mélancolie et une légèreté de tête qui l’avaient poussé à de telles choses, par le conseil des doctes, on lui imposa une salutaire pénitence.

Au mois de janvier Edouard, roi d’Angleterre, prit en mariage à Boulogne-sur-Mer, en présence du roi de France, de ses fils et des grands de son royaume, la fille unique dudit roi de France Philippe, nommée Isabelle, âgée d’environ douze ans. Accompagnée en Angleterre par les grands du royaume, elle y fut couronnée reine avec tous les honneurs convenables. Edouard, fils du comte de Savoie, prit en mariage la sœur de la reine de Navarre, seconde femme du duc de Bourgogne.

Charles, troisième fils du roi de France, prit en mariage Blanche, seconde fille de feu Othelin, duc de Bourgogne. L’illustre et honorable dame et honnête princesse Marguerite, reine de Sicile, veuve de Char-