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DE GUILLAUME DE NANGIS

Désirant, autant qu’il me sera accordé ou permis d’en-haut, continuer d’une manière abrégée l’utile chronique composée, avec une studieuse application et une grande élégance de style, par notre vénérable confrère Guillaume de Nangis, et qui s’étend depuis le commencement du monde jusqu’à l’an 13oo du Seigneur inclusivement, je me suis appliqué à noter et intituler les règnes et le cours des années du Seigneur d’après le plan et la disposition observés dans l’ouvrage dudit frère. Mais comme les jours des hommes sont peu nombreux et bornés dans leur durée ; que notre vie, fragile, mortelle et misérable, remplie et hérissée de peines, paraissant comme une vapeur pour un court moment, s’évanouit promptement ainsi qu’une fumée, et que son tissu est soudainement tranché ou subitement arrêté par le Seigneur, lorsqu’elle paraissait encore à son commencement et à ses premiers pas, je prie, au nom de la charité, nos frères présens et à venir, de corriger charitablement tout ce que j’aurai pu écrire d’inexact ou de défectueux et lorsque, prévenu par la mort ou retenu par quelque légitime empêchement, je serai forcé d’interrompre mon travail, ils y ajouteront, s’il leur plaît, les événemens dignes de mémoire survenus plus tard et de leur temps. Nous croyons que nous obtiendrons ce bienfait d’une fraternelle société, cette consolation mutuelle d’une véritable amitié, d’après cette sentence de Salomon, qui dit que « si l’un paraît sur le point de tomber il sera soutenu par l’autre, et que s’il tombe, il en sera relevé. »


[1301]

En ce temps-la brillaient en France d’il-