Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/250

Cette page n’a pas encore été corrigée
235
DE GUILLAUME DE NANGIS

nand, entouré à son retour par ses ennemis, fut blessé et pris dans un combat, et renfermé dans une prison jusqu’à ce qu’il eût juré sur sa foi de ne plus désormais apporter de secours à Alphonse et à Fernand, ni adhérer davantage à leur parti. Philippe, fils unique de Robert comte d’Artois, mourut, et fut enseveli dans la maison des frères Prêcheurs à Paris. Il laissa deux fils et deux filles, qu’il avait eus de sa femme Blanche, fille de Jean, duc de Bretagne. Une de ses filles fut mariée dans la suite à Louis, comte d’Evreux, frère du roi de France, et l’autre à Gaston, fils de Raimond Bernard, comte de Foix. A la fête de saint André apôtre, il y eut à Rieti, ville d’Italie, où résidaient alors le pape et la cour de Rome, un si grand et si terrible tremblement de terre, que les murs et les maisons menaçant ruine, tous s’enfuirent hors de la ville dans les champs. Vers la fin de janvier, une comète apparut pendant plusieurs jours au crépuscule de la nuit. Robert, comte d’Artois, prit pour troisième femme la fille de Jean de Hainaut.


[1299]

Robert, duc de Calabre, fils du roi de Sicile, aborda en Sicile avec quelques vaisseaux armés, et s’empara de plusieurs châteaux, dans lesquels il mit aussitôt une garnison de ses gens. Son frère, le fameux Philippe, prince de Tarente, apprenant ces heureux succès, le suivit inconsidérément, et fut pris sur mer avec ses gens par les Siciliens. La paix ayant été conclue à certaines conditions entre Philippe, roi de France, et Edouard, roi d’Angleterre, celui-ci épousa à Cantorbéry Marguerite, sœur dudit roi de France, dont il eut un an après un fils, nommé Thomas.