eux vers le roi de France beaucoup de stipendiés du roi d’Allemagne, d’hommes d’armes et des chevaliers de grand renom. Dans le même temps, le pape canonisa à Civita-Vecchia Louis, roi de France. Comme le roi de France était occupé au siège de Lille, Robert, comte d’Artois, abandonnant la défense de la Gascogne à des fidèles du roi des Français, se retira dans sa terre à Saint-Omer, et, appelant vers lui son fils Philippe, attaqua la Flandre de ce côté avec un grand nombre de nobles. Gui, comte de Flandre, envoya contre lui une grande multitude de chevaliers et d’hommes de pied armés, qui livrèrent combat au comte d’Artois, près d’un village appelé Furnes. On combattit âprement de part et d’autre ; mais les Flamands, quoiqu’au nombre de six cents cavaliers et de seize mille hommes de pied, furent tués par les gens du comte, et beaucoup d’hommes d’armes et de chevaliers furent pris avec Guillaume de Juliers et Henri comte d’Aumont. Pendant qu’on les envoyait dans des chariots à Paris et ailleurs, et dans différentes prisons, ayant devant eux la bannière du comte d’Artois, au grand honneur et gloire de cet ancien chevalier, le comte d’Artois reçut la ville de Furnes à composition, et s’empara ensuite de Cassel et de toute cette vallée.
Cependant les gens de Lille, fatigués par les assauts des troupes du roi de France, voyant les machines briser souvent les remparts, comme Robert, fils aîné du comte de Flandre, qui était avec eux dans la ville, n’osait pas faire une sortie contre les Français, se rendirent eux et leur ville au roi de France, à condition qu’on leur laisserait leurs biens