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DE GUILLAUME DE NANGIS

chands ; mais ensuite on exigea la centième, puis la cinquantième partie des biens de tous, tant clercs que laïcs c’est pourquoi le pape Boniface rendit un décret portant que si les rois ou princes, ou barons de toute la chrëtientë, exerçaient à l’avenir de telles exactions sur les prélats, les abbés et le clergé sans consulter l’Église de Rome, ou si les évêques, les abbés et le clergé consentaient à les recevoir, ils encourraient par ce fait une sentence d’excommunication dont ils ne pourraient être absous par personne, si ce n’est à l’article de la mort, excepté par le pontife romain, ou par un ordre spécial de lui. La ville de Pamiers fut dans ce temps déclarée indépendante de l’évêché de Toulouse, et obtint du pape Boniface un évêque particulier ; mais aussitôt Louis, fils du roi de Sicile, frère Mineur, obtint entièrement du pape Boniface les deux évêchés.

Edmond, frère du roi d’Angleterre, envoyé en Gascogne contre les gens du roi de France, mourut à Bayonne. Après sa mort, comme les gens du roi d’Angleterre se préparaient à munir de vivres les villes et châteaux qui tenaient pour leur parti, Robert, comte d’Artois, vaillant chevalier arrivé peu de temps auparavant dans ce pays, fut instruit de ce projet par ses espions, et le prévint aussitôt, car il défit tellement leur armée, composée de sept cents chevaliers et de cinq mille hommes de pied, et mit si bien en fuite les Gascons et les seigneurs anglais, qu’il en tua cinq cents, et en fit prisonniers à peu près cent. Dans ce combat furent pris, avec d’autres nobles anglais, et envoyés en France, Jean de Saint-Jean et le jeune Guillaume de Mortemar ; le comte de Lincoln et