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CHRONIQUE

ment de Catane, ville de Sicile. Il y mit une garnison de ses gens, et fit retourner vides à Naples ses vaisseaux, sur lesquels plusieurs autres chevaliers devaient, selon leur promesse et convention, venir promptement à son secours. Tandis que ceux-ci se préparaient en effet à venir, les Siciliens assiégèrent ledit chevalier, qui, après une longue et vigoureuse résistance, fut enfin forcé de se rendre avec les siens, vie et bagues sauves. Gui de Montfort, comte de Brienne ; Philippe, fils de Gui, comte de Flandre, et plusieurs autres hommes de guerre du royaume de France, venant à son secours, furent vaincus et pris dans un combat naval par Roger de Loria, amiral des Siciliens, et renfermés dans différentes prisons. Presque tous s’étant dans la suite rachetés par argent, Gui de Montfort seul, n’ayant pu se racheter par les prières ou offres qu’on fit en sa faveur, périt dans sa prison, où il demeura, dit-on, par les intrigues d’Edouard roi d’Angleterre.

Jean, duc de Brabant, et le comte de Luxembourg, ayant rassemblé chacun une grande armée près de Liège, se livrèrent bataille au sujet du comté de Luxembourg. On combattit de part et d’autre avec un grand acharnement ; le comte de Luxembourg fut tué avec ses trois fils et l’archevêque de Cologne, ainsi que beaucoup d’autres qui étaient venus à son secours contre le duc, furent pris, et demeurèrent prisonniers du duc, à qui resta la victoire. Vers la Purification de la sainte Vierge, mère du Seigneur, Charles, prince de Salerne, fut délivré de la prison du roi des Aragonais, à condition qu’il lui remettrait une forte somme d’argent, et s’entremettrait, selon son