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DE GUILLAUME DE NANGIS

menaçantes du roi de France qui était venu en cette ville. Il ne se trouva donc point au rendez-vous, ainsi que nous l’avons dit. Alors le roi Charles se retira en France avec Philippe, roi de France, son neveu, et y séjourna jusqu’au mois de mars suivant. Un chevalier d’Espagne, nommé Jean Minime, à la solde du roi de France, attaqua le royaume d’Aragon du côté de la Navarre ; et, profitant de l’absence de Pierre qui cherchait des secours, s’empara d’un grand nombre de villes de son royaume.

Rufin, comte de Toscane, étant mort, Gui de Montfort, marié à sa fille, quitta, par la permission du pape Martin, le siège d’Urbin, on il laissa son armée, et se transportant en Toscane, défendit vigoureusement la terre qui lui revenait au titre de sa femme, contre les attaques des comtes de Fiori et d’Anguillari, auxquels il tua un grand nombre de gens. Charles, roi de Sicile, quittant le roi et le royaume de France, retourna dans sa terre de Pouille. A la nouvelle de son arrivée, les Siciliens s’approchèrent de Naples avec vingt-sept galères munies d’hommes d’armes, poussèrent de grands cris et firent de grandes démonstrations de guerre, pour tâcher d’irriter leurs ennemis, et d’exciter son fils et les Français qui demeuraient dans la ville à combattre avant l’arrivée du roi Charles. Le prince de Salerne, fils du roi Charles, qui était venu en cette ville pour de certaines affaires, et avait laissé en Calabre Robert, comte d’Artois, les ayant entendus, excité et animé par leurs cris, et emporté par une funeste témérité, monta avec les siens sur ses galères, et les attaqua courageusement. Mais comme ses gens ignoraient l’art de com-