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DE GUILLAUME DE NANGIS

rent chacun de son côté ; et ainsi la victoire ne fut assignée à aucun des deux partis.

On fit une solennelle recherche sur la vie et les miracles de saint Louis, roi de France. Le soudan de Babylone, chassé et poursuivi par les Tartares pendant huit jours et plus, perdit environ cinq cent mille des siens ; mais ayant rassemblé de nouvelles forces, il dispersa les Tartares, et en tua, dit-on, trente mille. Pierre, roi d’Aragon, qui, malgré la défense de l’Église de Rome, s’était fait couronner roi de Sicile, et pour ce motif avait été enchaîné des liens de l’anathème, fut dépouillé, par une sentence du pape Martin, du royaume d’Aragon et de tous les biens qu’il tenait en fief de l’Église romaine ; Ledit pape Martin délia ses vassaux de leur fidélité envers lui, et conféra et concéda à Charles, fils de Philippe, roi de France, le royaume d’Aragon avec toutes ses appartenances. Charles, prince de Salerne, fils du roi de Sicile, envoyé en France pour demander du secours, revint dans la Pouille accompagné d’un grand nombre de nobles, parmi lesquels étaient Pierre d’Alençon, frère de Philippe roi de France Robert, comte d’Artois ; le comte de Boulogne ; Jean, comte de Dammartin Othelin, comte de Bourgogne, et beaucoup d’autres.

A la nouvelle que le roi Charles avait reçu des secours de France, Pierre d’Aragon, qui voulait tâcher de vaincre ledit roi Charles par la ruse et l’artifice, plutôt que par aucune espèce de combat, et gagner du temps pour faire des préparatifs de guerre, proposa à Charles une convention de guerre en cette forme, que chacun d’eux tiendrait prêts au combat,