Sarrasins, quoiqu’au prix de beaucoup de sang. Les
Français s’étant rassemblés à Rome pour secourir le
roi Charles contre Mainfroi usurpateur du royaume
de Sicile, le roi Charles quitta ladite ville avec les
siens, et entra dans le territoire de ses ennemis. S’emparant
de toutes les forteresses qu’il rencontra, il traversa
le pont de Ceperano, qui était l’entrée de la
Pouille et de la terre de Labour, et parvint jusqu’à
San-Germano, où s’était acculée la plus grande partie
de l’armée de Mainfroi, à cause des fortifications du
lieu. Ils attaquèrent aussitôt la ville, et le très-vailtant
chevalier Bouchard, comte de Vendôme, ayant
le premier donné l’assaut et pénétré dans la ville avec
les siens, au moment où on s’y attendait le moins,
ils s’emparèrent du château d’où ils forcèrent les ennemis
de s’enfuir. Après la prise si imprévue et si
soudaine de ce château, le roi Charles rassembla ses
forces ; et, ayant fait prendre un peu de repos à son
armée, poursuivit avec vigueur ses ennemis jusqu’à
Bénévent, où ils se réfugièrent auprès de Mainfroi.
Un vendredi du mois de février, leur ayant livré combat
dans la plaine qui s’étend devant Bénévent, il
défit leur armée. Mainfroi et beaucoup d’autres furent
tués, et ses grands furent faits et retenus prisonniers.
Peu de temps après, la femme de Mainfroi, avec
ses enfans et sa sœur, furent remis au roi Charles, qui,
s’étant emparé de Bénévent, réduisit à se rendre Leurterie 18,
ville des Sarrasins. Dans le même temps, Henri,
frère du roi d’Espagne, homme puissant et très-expérimenté
à la guerre, mais plein de scélératesse, et négligent
observateur de la foi catholique, qui, pour
18. Lucera