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DE GUILLAUME DE NANGIS

église d’un admirable travail, et y établit des chanoines réguliers auxquels il assigna de gros revenus. Baudouin, empereur des Grecs, ainsi que les Français et les Latins, furent chassés de Constantinople par les Grecs soutenus des Génois, en haine des Vénitiens. Les Grecs ayant ainsi renversé l’Empire, un d’eux nommé Paléologue fut créé empereur, et Baudouin exilé se retira en France dans le diocèse de Lyon. Un homme poussé par la cupidité tua un pélerin de Sainte-Marie, mère du Seigneur. Le couteau qui servit à ce meurtre, quoique fréquemment essuyé, frotté avec du sable et lavé avec de l’eau, ne cessa de dégoutter de sang que lorsque l’on eut trouvé et enterré le pèlerin et pendu l’homicide.


[1262]

Isabelle, fille du roi d’Aragon, fut fiancée, à Clermont en Auvergne, à Philippe, fils aîné de saint Louis roi de France. A l’occasion de ce mariage, le roi d’Aragon, en signe de la paix et concorde qu’il voulait conserver désormais avec le royaume de France, céda pour toujours aux rois des Français tout ce qu’il possédait dans les villes de Carcassonne et de Béziers, et à son tour, le roi de France abandonna aux rois d’Aragon toutes ses prétentions sur les comtés de Bésude, des Empories, du Roussillon, de Barcelone et de Catalogne.

Les Marseillais, par les conseils, disait-on, et les secours de Boniface, seigneur d’un château très-fortifié, et appelé Castellane, en Provence, se révoltèrent de nouveau contre leur seigneur Charles, comte d’Anjou et de Provence, et tuèrent cruellement ceux à qui il avait confié la garde de là ville. Charles l’ayant appris, rassembla de toutes parts des troupes françaises,