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DE GUILLAUME DE NANGIS

Louis, roi de France. D’après l’expresse volonté de son frère Richard, roi des Romains, et le conseil des princes et barons d’Angleterre, il céda au roi de France toutes ses prétentions sur le duché de Normandie, les comtés d’Anjou, du Mans, de Touraine, de Poitou, et leurs fiefs. Saint Louis, roi de France, lui donna une grosse somme d’argent, et lui assigna, pour lui et ses successeurs, beaucoup de pays dans les diocèses de Limoges, de Périgueux, de Saintes et d’Agen, à condition que lui et les rois d’Angleterre ses successeurs, tiendraient en fief des rois des Français, ces terres, Bordeaux, Bayonne et toute la Gascogne, et que le roi d’Angleterre, inscrit au nombre des barons de France, serait appelé pair et roi d’Aquitaine. Le roi d’Angleterre alors fit hommage de tous ces fiefs à saint Louis, roi de France, en présence d’un grand nombre de prélats des deux royaumes.

Dans le même temps, Louis, fils aîné de saint Louis roi de France, mourut, et fut enterré dans le monastère de Montréal, couvent de l’ordre de Cîteaux. Henri, roi d’Angleterre, assistait à ses funérailles.


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Au temps de Pâques, saint Louis, roi de France, rassembla à Paris les barons, les prélats et les chevaliers de son royaume, parce que le pape lui avait écrit que les Tartares s’étant jetés sur le pays de la Terre-Sainte, avaient vaincu les Sarrasins, subjugué l’Arménie, Antioche, Tripoli, Damas, Alep et d’autres terres, et menaçaient de grands dangers la ville d’Acre et toutes les possessions chrétiennes dans ce pays. C’est pourquoi il fut ordonné dans cette assemblée de faire beaucoup de prières et de processions, de punir les blasphèmes envers Dieu, de ré-