Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/185

Cette page n’a pas encore été corrigée
170
CHRONIQUE

sujet d’un livre par lui composé et intitulé Des dangers du monde. Le roi de France Louis, voulant les apaiser et, pacifier, envoya deux clercs à la cour de Rome, pour que le pape Alexandre terminât ces débats d’une manière convenable. Après beaucoup de discours de part et d’autre, le livre fut condamné et brûlé en présence du pape, dans l’église cathédrale d’Anagni, non à cause de l’hérésie qui y était renfermée, comme le disaient quelques-uns, mais parce qu’il paraissait exciter la sédition et le scandale parmi lesdits religieux.

Gui, fils de îa comtesse de Flandre, et son frère, ainsi que tous les Flamands retenus en prison par Florent, comte de Hollande, furent délivrés par le secours de Charles, comte d’Anjou. Ledit Florent dut, d’après les conventions arrêtées, prendre en mariage la sœur du fils de la comtesse de Flandre ; et, aux prières de son frère saint Louis, roi de France, Charles, comte d’Anjou, moyennant une forte somme d’argent, céda entièrement Valenciennes et le comté de Hainaut. Il fut réglé entre les frères, fils de la comtesse de Flandre, qu’après la mort de leur mère, le comté de Hainaut reviendrait sans aucune contestation aux frères, du lit d’Avesnes, et que le comté de Flandre, avec les autres terres, resterait aux fils de Guillaume de Dampierre. Au mois de septembre, il y eut à Rome et à Anagni un si violent tremblement de terre, qu’à Rome une cloche de Saint-Sylvestre sonna d’elle-même, et qu’on entendit les tintemens.


[1257]

Le soudan de Babylone, Melech-El-Vahen, de la nation des Turcs, après un règne de cinq ans, fut étouffé dans le bain par sa femme. Il eut pour